Gironde : trois jeunes devant la justice pour avoir tué pour un portable
"Il aimait les gens au point de croire qu'ils ne pouvaient être mauvais...", témoigne au Parisien le père d'Alexis, tué en 2014 à l'âge de 19 ans pour son téléphone portable. Ses agresseurs comparaissent ce lundi 4 mars devant la cour d'assises des mineurs de Gironde pour meurtre précédé d'un vol avec arme. Il s'agit de trois marginaux, récidivistes et connus par la police pour des faits de violence: des frères jumeaux et une adolescente, mineure au moment des faits.
Le 5 mars 2014, à Talence, la jeune fille, alors âgée de 17 ans, et ses deux compères, 21 ans, arpentent le tramway à la recherche d'une cible facile dotée d'un portable de valeur. C'est alors qu'ils repèrent Alexis Moulinier, étudiant en économie. Le trio décide de le suivre jusqu'à chez lui. Dans le hall de son immeuble, ils se jettent sur lui et le poignardent au niveau du thorax. La victime s'effondre, mortellement atteinte. Paniqués, les agresseurs s'enfuient vers le centre-ville de Bordeaux et se débarrassent de leur arme, un couteau de cuisine, sur un toit.
Interpellés onze jours plus tard après un appel à témoin, ils reconnaissent les faits, expliquant avoir revendu le téléphone d'Alexis pour quarante euros, soit deux barrettes de résine de cannabis, et son placés en détention provisoire. Aujourd'hui, les deux garçons encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Et, sur demande de l'avocat des parents d'Alexis, "la publicité des débats" est totale, annonce l'association Alexis Moulinier sur sa page Facebook. Le procès est donc public.
"Ce n'est pas du voyeurisme ni de l'exhibitionnisme mais la volonté que des amis autour d'eux puissent les assister moralement pendant un procès qui va être dur à vivre. Pour faire leur deuil ils ont besoin qu'on ne leur vole pas leur procès", explique Me Stéphane Guitard, cité par Sud-Ouest. "On attend de la justice qu'elle fasse son travail. Malheureusement, ces faits divers sont trop souvent d'actualité. Que la justice mette les bonnes peines aux bonnes personnes, je crois que c'est ce qu'on peut demander", témoigne quant à lui Alexis Guillou, président de l'association à France Bleu. Le verdict est attendu vendredi 8.
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