Grenoble : ouverture du procès des meurtriers de Kévin et Sofiane
Les assises de Grenoble ont la lourde responsabilité de juger à partir de ce lundi les meurtriers de jeunes Kevin et Sofiane, lynchés à mort par tout un groupe le 28 septembre 2012 à Echirolles. Prévu jusqu'au 11 décembre, le procès de ce drame qui avait ému la France doit se tenir à huis clos -deux des accusés étant mineurs au moment des faits. Une centaine de policiers sont mobilisés pour assurer la sécurité de l'audience.
L'examen des faits ne débutera qu'à partir du 18 novembre. Avant cela, les deux premières semaines seront consacrées à l'examen des personnalités des douze accusés.
Ces douze prévenus, aujourd'hui âgés de 19 à 24 ans, vont devoir répondre de leurs gestes. L'enquête a permis d'identifier la plupart des agresseurs mais sans toutefois déterminer avec certitude qui a porté les coups mortels. Les armes du crime, marteaux, manches de pioche, tessons de bouteille, couteaux et pistolet à grenailles n'ont jamais été retrouvées et la plupart des accusés, sauf deux, sont restés silencieux.
Une première altercation avait eu lieu le jour des faits, dans l'après-midi, près d'un lycée d'Echirolles. Impliquant Wilfried, le petit frère de Kévin, et un autre jeune homme. Plusieurs affrontements s'en suivront entre différents groupes des quartiers des Granges à Échirolles et de la Villeneuve à Grenoble, avant qu'en début de soirée un groupe d'une vingtaine d'individus ne lance ce qui allait dégénérer en funeste expédition punitive. Peu avant 21 heures, alors qu'entre-temps Sofiane a rejoint son ami Kévin dans le parc Maurice-Thorez d'Echirolles, tous deux sont pris au piège d'une rixe d'une violence extrême. Kevin, transpercé de huit coups de couteau dont un au poumon, décède à 21h45 pendant son transfert à l’hôpital. Sofiane, poignardé à 31 reprises, frappé au crâne à l’aide d’un marteau, succombe à ses blessures le lendemain.
La justice a retenu le principe de la "coaction": les douze sont donc accusés d'avoir tué Kevin et Sofiane, et encourent 30 ans de réclusion criminelle. Un procédé que dénoncent les avocats des meurtriers présumés. "Ceux qui ont porté des coups mortels, qui ont tué des innocents, doivent être condamnés sévèrement. Mais la justice ne doit pas condamner des innocents pour satisfaire l'opinion publique", s'est insurgé Me Bernard Ripert.
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