Guyane : un prêtre soupçonné de pédophilie signalé par son évêque

Poussé par l'évêque de Cayenne, un prêtre d'une soixantaine d'années s'est rendu vendredi aux gendarmes guyanais en s'accusant d'agression sexuelle sur un mineur de 14 ans. Une affaire qui intervient en plein scandale de pédophilie dans le diocèse de Lyon.

L'enquête n'en est encore qu'à ses débuts mais l'Eglise catholique de France se serait sans doute bien passée de cette nouvelle affaire de pédophilie, alors qu'elle est déjà embourbée dans celle du diocèse de Lyon. C'est cette fois à l'autre bout du monde, en Guyane, que se seraient déroulés les faits. Mais les autorités religieuses ne semblent pas avoir pêché par leur silence dans ce cas précis, au contraire.

C'est en effet poussé par sa hiérarchie qu'un prêtre guyanais s'est rendu ce vendredi 8 à la gendarmerie de Makouria, où il s'est dénoncé pour avoir commis des attouchements sur un mineur de 14 ans. L'évêque de Cayenne, Mgr Lafont, avait préalablement contacté le procureur, a fait savoir ce-dernier.

Le prêtre incriminé, âgé de 67 ans, a été placé en garde à vue et l'enquête a été confié à la brigade de gendarmerie de Kourou. La victime présumée de l'homme d'église a par la suite été interrogée par les enquêteurs. Selon le procureur de la République Eric Vaillant , cité par Guyane 1ère, les faits qu'elle a dénoncés sont "juridiquement qualifiables d'agressions sexuelles ce qui justifiait le placement en garde à vue du prêtre ce matin".

Selon le procureur et l'évêque, aucun élément ne permet pour l'instant d'établir qu'il y aurait plus d'une victime.

Cette affaire intervient dans un contexte tendu pour l'Eglise de France, engluée dans le scandale du prêtre lyonnais accusé de pédophilie par d'anciens scouts. Les victimes reprochent notamment aux autorités religieuses de ne pas avoir dénoncé les faits dont elles avaient connaissance.

Mercredi 6, l'évêque de Pontoise avait ajouté à la polémique en déclarant qu'il ne "saurait dire" si la pédophilie était un péché, propos pour lesquels il s'est par la suite excusé. Le lendemain de ce dérapage, Mgr Lafont tweetait: "Est péché, selon la Parole de Dieu, tout ce qui blesse l'intégrité spirituelle, affective ou physique d'une personne surtout d'un enfant".