Immigration : évacuation musclée à La Chapelle
Trois jours après l’évacuation du camp de 360 migrants installés sous le pont du métro aérien du boulevard de la Chapelle, dans le 18ème arrondissement de Paris, par les forces de l’ordre, plusieurs dizaines d’entre eux n’avaient pas obtenu d’hébergement et étaient de retour dans la rue, quelques mètres plus loin, dans le square en face de l’église Saint-Bernard. Ils ont donc été évacués vendredi par les forces de l’ordre lors d’une opération musclée qui a scandalisé de nombreuses associations.
Tout a commencé à 16 heures. "Les gendarmes sont arrivés" place Saint-Bernard, "ils ont encerclé le quartier, ont fait entrer les gens dans le square" , a témoigné un militant associatif choqué, selon BFMTV. Ils ont alors commencé par évacuer par groupe de trois ou quatre les migrants vers la station de métro la plus proche, La Chapelle. Mais vers 17h, la tension est montée d’un cran à tel point que les forces de l’ordre ont du évacuer du métro les migrants qu’ils y avaient fait rentrer une heure auparavant. Dans le même temps, une vingtaine de migrants se sont introduits dans un centre sportif du quartier, d’où ils ont aussitôt été délogés par les gendarmes, sous les huées d’une cinquantaine de manifestants scandant "solidarité avec les réfugiés".
Clandestins et manifestants se sont ensuite mis à envahir la chaussée, bloquant la circulation. A la suite des altercations avec les gendarmes, ces derniers ont menotté et emmené un migrant. Un début de soirée, l’opération était terminée et les migrants évacués.
Cette opération musclée a bien évidemment provoqué l’ire de nombreuses associations ainsi que de certains élus de gauche, dénonçant l’absence d’hébergements proposés aux migrants. "Le but, c'est de disperser le problème, qu'il n'y ait surtout pas de campement visible. Ils viennent pour vivre normalement, pour travailler, il faut les laisser circuler", s'est notamment indigné Dante Bassino, adjoint PCF en charge du logement du 10e arrondissement. Dans le même temps, plusieurs associations d'aide aux migrants, (le Secours catholique, Médecins du Monde, Emmaüs, la Cimade, ou encore l'Auberge) ont dénoncé un"véritable scandale humanitaire" et ont adressé un courrier à l’intention du Premier ministre Manuel Valls afin de réclamer des mesures "urgentes".
Jeudi 4 au soir, le Samu social de Paris avait annoncé que les migrants évacués mardi du campement de La Chapelle seraient hébergés quatre nuits de plus, soit jusqu’à mardi 9. Il manquait toutefois 77 places. Dans la soirée, près de 250 migrants étaient réunis sur le parvis de l’église Saint-Bernard pour une distribution de vivres, selon les témoignages de riverains.
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