Info FS- Vidéo d'interpellations à Mantes-la-Jolie : la "torture" a duré plus d'une heure
"Une torture collective, une volonté d'humiliation". Joël Mariojouls habitant de Mantes-la-Jolie (Yvelines), réside à deux pas de l'Agora. Là où 153 jeunes ont été arrêtés par la police et forcé d'attendre leur transfert vers le commissariat à genoux les mains sur la tête, ou les mains attachées dans le dos, pour certains le visage contre un mur.
Et l'homme, qui est aussi conseiller municipal d'opposition, décrit à France-Soir une opération organisée dont l'objectif semblait être de rabaisser les jeunes gens arrêtés.
"Je suis arrivé chez moi vers 12h15, et j'ai vu tous les jeunes dans cette position. Cela m'a choqué. Un voisin m'a dit que, selon lui, ils étaient dans cette posture depuis 11h du matin".
Une autre source locale nous explique que l'assaut de la police ayant entraîné l'arrestation des jeunes s'est produit peu après 11h30. "Vous vous rendez-compte? Au bout d'un quart d'heure dans cette position vous pouvez déjà avoir mal, alors plus d'une heure…" s'emporte Joël Mariojouls.
Le témoin a pu d'ailleurs constater lui-même que certains des jeunes ainsi retenus souffraient physiquement. "Vers 12h45 ou 13h, les policiers ont enfin accepté que les jeunes puissent s'assoir et baisser les bras. J'ai vu les forces de l'ordre en aider certains. Leurs membres s'étaient ankylosés, ils ne pouvaient pas s'assoir tout seul".
Une image qui restera gravée dans la mémoire du témoin qui assure ne "pas avoir dormi de la nuit". "Qui a donné l'ordre de traiter les jeunes comme ça? Tout avait l'air bien organisé, très «professionnel». Les policiers agissaient avec méthode et c'est l'un d'entre eux qui filmait. Ils ont tenu les journalistes à l'écart".
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Joël Mariojouls ne conteste pas pour autant l'opération des force de l'ordre ni même les arrestations. "Je comprends pourquoi la police est intervenue. Les débordements durent depuis lundi" explique celui qui confirme que des "petites frappes" ont pu dérober des poubelles pour les enflammer ou intimider des riverains.
Mais celui qui a été enseignant pendant dix ans au lycée Saint-Exupéry s'inquiètent des "conséquences". "Vous imaginez l'effet sur les camarades de tous ceux qui ne sont pas délinquants et qui ont subi cette humiliation?"
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