Jacqueline Sauvage demande à nouveau à être libérée
Devenue un symbole des femmes victimes de violences conjugales, Jacqueline sauvage, 68 ans, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari et partiellement graciée par François Hollande, demande ce jeudi 27 à la cour d'appel de Paris de lui accorder sa libération conditionnelle.
Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage a tué son époux de 65 ans de trois coups de fusil dans le dos, à la Selle-sur-le-Bied (Loiret). En première instance en octobre 2014, comme en appel en décembre 2015, Jacqueline Sauvage a été condamnée à dix ans de réclusion criminelle. A chaque fois, la cour d'assises, composée de magistrats professionnels et de jurés populaires, a écarté la préméditation de son geste.
Ses trois filles avaient témoigné à charge contre leur père, expliquant avoir été violées et battues comme l'était leur mère. Lors du second procès, devant les assises du Loir-et-Cher, l'avocat général a estimé que "la légitime défense n'est absolument pas soutenable". Les avocates de Mme Sauvage ont plaidé l'acquittement, appelant à "repousser les limites de la légitime défense appliquée aux situations de violences conjugales".
De manifestations en pétitions, la condamnation de Jacqueline Sauvage a suscité une vague d'indignation. Sollicité par ses filles et de nombreux élus et personnalités, François Hollande a accordé à Jacqueline sauvage une grâce présidentielle "partielle", notamment de la période de sûreté, lui permettant de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.
Mais le 12 août, le tribunal d'application des peines (TAP) de Melun (Seine-et-Marne) refuse de la libérer, malgré la position du parquet, qui soutenait sa demande. Le tribunal a notamment reproché à Mme Sauvage "de ne pas assez s'interroger sur son acte" et a estimé qu'elle ne pouvait "prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte-tenu des soutiens dont elle bénéficie et de la médiatisation des faits risquerait de la maintenir dans une position victimaire".
Ses avocates, Mes Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta ont alors dénoncé un "véritable acharnement judiciaire" de la part de magistrats "qui probablement règlent leurs comptes car la grâce présidentielle a été extrêmement mal perçue par l'ensemble de la profession".
Après y avoir dans un premier temps renoncé, Jacqueline Sauvage a finalement décidé de contester devant la cour d'appel de Paris ce refus de lui accorder une libération conditionnelle. Ses avocates n'ont pas souhaité s'exprimer avant l'audience qui doit se tenir à huis clos devant la cour d'appel de Paris.
Et son comité de soutien a décidé de réduire son activité publique et de ne plus "faire aucune déclaration à la presse" jusqu'à la décision de la cour d'appel. Et ce afin de "laisser les magistrats prendre leur décision en toute sérénité et par respect pour Jacqueline", a déclaré fin août dans un communiqué la comédienne Eva Darlan, représentante du comité de soutien des personnalités à Jacqueline Sauvage.
A l'issue de l'audience, la cour d'appel devrait rendre sa décision dans un délai d'un mois.
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