Jacqueline Sauvage : un rassemblement de soutien à Bastille
Cela fait presque deux mois que Jacqueline Sauvage a été condamnée en appel à 10 ans de prison en appel pour avoir tué son mari mais la protestation est toujours aussi forte. Il y a quatre ans, cette femme de 68 ans a tué par balles l'homme qui la violentait et violait et qui faisait subir des violences similaires à leurs filles. Cet enfer, Jacqueline Sauvage l'a vécu pendant près de 50 ans, mais ce chiffre ne lui a pas permis de bénéficier du terme de "légitime défense".
C'est donc plusieurs semaines après cette condamnation qu'une manifestation est organisée place de la Bastille pour appuyer une demande de grâce présidentielle lancée sur le site change.org avec plus de 300.000 signatures recueillies. Environ 200 à 300 personnes étaient déjà réunies dans la matinée à la demande notamment de Karine Plassard, militante féministe. "On veut continuer à mettre la pression tant que Jacqueline Sauvage n’est pas libérée", explique-t-elle à Metronews. "Notre objectif, c’est qu’on ne l’oublie pas".
De son côté, Me Nathalie Tomasini, l'avocate de Jacqueline Sauvage, expliquait sur Europe 1 qu"elle est abattue mais extrêmement soutenue par l’ensemble de ces témoignages et les courriers qu’elle reçoit. Elle espère mais elle a toujours peur". L'avocate explique que Jacqueline Sauvage redoute en effet que la grâce ne lui soit pas accordée en raison de ses deux condamnations. "Quand on a plaidé la légitime défense, elle y a cru et elle a été déçue, elle n’a pas compris le verdict. Donc aujourd’hui, elle se demande si on va l’entendre", ajoute-t-elle.
Car pour beaucoup, l'affaire est devenue le symbole du traitement réservé aux femmes battues en France et ouvre surtout le débat sur la légitime défense dans ce cas précis. "Cette situation est symptomatique du peu de cas, fait encore aujourd'hui, malgré les efforts engagés, de la situation des femmes et des enfants victimes de violences dans notre pays. Pour rappel, en 2014, 134 femmes sont décédées sous les coups. Ces victimes de la violence ordinaire au sein de la famille sont les grandes bâillonnées, elles sont peu entendues, peu prises en compte, peu protégées", peut-on lire sur la pétition adressée à François Hollande.
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