Meurtre d'Alexia Daval : bipolaire violente ou cible du "victim blaming"
Très vite après avoir annoncé que Jonathann Daval venait d'avouer son implication dans la mort de sa femme Alexia, mardi 30, les avocats du mari ont évoqué la personnalité de la victime. Une femme violente selon eux, notamment en raison d'un traitement qu'elle aurait pris. Une défense qui a fait polémique, accusée de recourir sans vergogne au "victime blaming", stratégie consistant à justifier le crime en reportant les torts sur la victime.
"C’est un couple dont malheureusement l’un des conjoints était violent mais ce n’est pas celui auquel on pense, c’est-à-dire qu’Alexia, en période de crise, pouvait avoir des accès de violence extrêmement importants à l’encontre de son compagnon" a déclaré maître Randall Schwerdorffer, l'un des avocats de Jonathann Daval, ajoutant qu'un "seuil de tolérance de la part de Jonathann a été atteint ce soir-là".
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Des "crises" dont l'existence reste à démontrer. Mais l'avocat des parents d'Alexia Daval a confirmé ce mercredi 31 que la jeune femme "prenait des médicaments pour la fertilité ou contre l’infertilité. Je sais que certaines classes de médicaments provoquent des sautes d’humeur ou des troubles d’humeur, une bipolarité partielle". Là encore une information à prendre avec précaution tant que la nature exacte du traitement et son impact n'ont pas été démontrés.
Mais quoi qu'il en soit, la stratégie de défense a provoqué l'ire de plusieurs personnalités qui ont jugé qu'elle revenait à justifier une nouvelle fois les violences faites aux femmes.
N'hésitant pas à parler "d'assassinat" la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes a repris les propos de la défense les qualifiant d'exemple de "victim blaming".
"Dans les affaires de violences faites aux femmes et de viol, il y a toujours un moment où la victime, dominatrice ou aguicheuse, devient la cause du crime qu’elle a subi", a jugé sa prédécesseur Laurence Rossignol.
"Assurer son impunité, cela passe aussi par le fait de faire passer la victime pour une folle, une agressive, une hystérique. Une femme à la +personnalité écrasante+. Résultat, dans notre tête, la victime est associé à une image négative. Et le doute s'installe", a de son côté tweeté la militante féministe Caroline De Haas.
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