Jungle de Calais : dernière journée de destruction du campement ce lundi
Les travaux pour raser la Jungle de Calais ont repris ce lundi 31 au matin, a constaté une journaliste de l'AFP, et devaient prendre fin d'ici lundi soir, tandis que plusieurs réfugiés assuraient avoir passé la nuit à la belle étoile devant le Centre d'accueil provisoire (CAP). Plusieurs pelleteuses s'activaient depuis 8 heures pour détruire les rares abris qui tenaient encore debout et déblayer les carcasses de ceux ravagés par les incendies de la semaine passée.
Des caravanes entreposées sur la bande de terre nue, de 100 m de large, longeant l'ancien camp étaient en train d'être réduites en morceaux avant que leurs débris soient ramassés par les camions-bennes. Le directeur du cabinet de la préfète, Etienne Desplanques, venu sur place, a confirmé que l'intégralité des habitations serait bien détruite lundi. Il s'agira ensuite "d'un peignage fin" du terrain, a-t-il dit.
L'Église et la mosquée de fortune, préservées du démantèlement de la zone sud de la Jungle en mars, ne devraient pas être détruites tant qu'il reste des migrants au CAP, selon la préfecture. La Jungle ressemblait plus que jamais à un vaste champ de ruines. Mohammed, 18 ans, croisé dans l'ancienne allée "commerçante" située près de l'entrée du camp, était en quête de nouvelles, juché sur son vélo: "On m'a dit qu'il allait y avoir des bus aujourd'hui, quand?"
"Terminé la Jungle, terminé l'Angleterre, je veux rester en France maintenant", a dit le Soudanais, logé dans un conteneur du CAP. "Je n'ai plus aucun ami ici, ils sont tous partis à Amiens ou Arras" a-t-il ajouté. Plusieurs jeunes du CAP faisaient leur toilette matinale dans des conteneurs dédiés. D'autres se dirigeaient vers le centre Jules Ferry pour prendre leur petit-déjeuner. Des migrants rencontrés devant le CAP, sans bracelet, c'est-à-dire qui ne s'étaient pas fait enregistrer pendant l'évacuation totale organisée de lundi à mercredi, ont assuré qu'ils avaient été une dizaine à dormir là cette nuit.
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