Jungle de Calais : la préfecture demande la fermeture des "commerces illégaux"
Une audience en référé était en cours ce mercredi 10 au tribunal administratif de Lille saisi d'une demande de la préfecture du Pas-de-Calais de faire fermer plusieurs dizaines de "commerces illégaux" de la "jungle" de Calais, a-t-on appris de sources concordantes. Selon l'association L'auberge des migrants, la préfecture demande "l’autorisation de fermer les 72 restaurants de la jungle, et la remise en état des lieux, c’est-à-dire leur destruction", au nom de "l’absence de respect des règles d’hygiène et de sécurité du public". Interrogée, la préfecture a confirmé cette requête qui concerne, a-t-elle dit, "63 lieux de vente à la sauvette". L'audience a commencé à 8h30.
La procédure du référé, a-t-on indiqué à la préfecture, doit permettre "de mettre un terme à ces phénomènes et d'éviter toute réinstallation". Elle "s'inscrit dans la continuité de l'opération de police judiciaire menée le mois dernier". Entre le 18 et le 21 juillet, tous les commerces informels de la "jungle" avaient été contrôlés par les autorités et 18 personnes avaient été placées en garde à vue, soupçonnées de "vente à la sauvette", avait alors rapporté la préfecture. "42 procédures judiciaires avaient été réalisées avec saisie et destruction de plus de 30 m3 de marchandises diverses dont 19 kg de produits avariés", avait-on précisé de même source.
Selon un communiqué reçu mercredi de huit associations, dont L'Auberge des migrants, "la fermeture, qui a déjà été ordonnée par la police entre le 19 et le 23 juillet, et qui concernait tous les types de commerces (coiffeurs, épiceries…) et la destruction de ces restaurants ont déjà et auront des conséquences graves pour les personnes survivant dans le camp de Calais".
Les associations distribuant des repas "ont dû augmenter leurs apports, et les files d’attente sont plus longues depuis quelques jours". "Ces files sont la source la plus importante des tensions qui, sur ce camp surpeuplé, débouchent souvent sur des rixes", disent les signataires du communiqué. Environ 4.500 réfugiés vivaient au mois de juin dans la "jungle" et des bâtiments en dur tout proches. Des associations avancent le nombre de 7.000.
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