La Chine exécute un tueur en série lié à une grave erreur judiciaire
Mardi 30, le "tueur au sourire" Zhao Zhihong a été exécuté pour une série de meurtres et de viols sur des femmes et des jeunes filles. L'homme avait reconnu sa culpabilité, notamment concernant un meurtre pour lequel un autre homme avait écopé de la peine capitale.
La sentence a finalement été appliquée plus de 20 ans après son premier crime: le tueur en série chinois Zhao Zhihong a été exécuté mardi comme l’a confirmé la Cour populaire suprême chinoise. L’homme avait été condamné à la peine capitale en 2015 pour avoir tué six femmes et en avoir violé dix ainsi que deux petites filles entre 1996 et 2005 en Mongolie-Intérieure.
Agé de 47 ans, Zhao Zhihong était surnommé par les journalistes chinois le "tueur au sourire" du fait de son air bonhomme et de son calme constant.
L’homme avait reconnu rapidement les faits après son arrestation mais la cour n’a pas considéré ses aveux comme suffisant pour lui éviter la peine de mort. L’affaire Zhao Zhihong, qui n’est qu’une exécution parmi les milliers qui se pratiquent en Chine chaque année (leur nombre exact est considéré comme un secret d’Etat) est un dossier majeur de la justice chinoise car la condamnation du quadragénaire est venue confirmer définitivement l’innocence d’un autre homme exécuté en 1996 pour un crime avoué ensuite par le tueur en série.
Cette année-là dans la ville de Honhot, capitale de la région autonome, une jeune femme avait été violée puis étranglée dans les toilettes d’une usine de textile. Un jeune homme de 18 ans nommé Huugjilt, qui avait découvert le corps et alerté les autorités, sera finalement accusé, condamné puis fusillé seulement 61 jours après les faits.
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Cette erreur judiciaire grossière, relayée même par les journaux chinois officiels (voir ici), avait conduit à la sanction de 27 officiels payant leur responsabilité dans cette enquête bâclée (aveux visiblement extorqués, pression sur les forces de l’ordre pour une résolution rapide…).
Cette "affaire dans l’affaire" explique notamment le délai important, et inhabituel pour la justice chinoise, entre l’arrestation du vrai meurtrier et sa condamnation. Les autorités chinoises ont finalement réhabilité Huugjilt lors d’un nouveau procès et dédommagé la famille après des années de combat judiciaire.
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