La justice alerte sur l'augmentation de la prostitution dans les cités
C'est un phénomène qui inquiète Catherine Champrenault, procureure générale de la cour d’appel de Paris, celui la prostitution et du proxénétisme dans les cités. La magistrate alerte particulièrement sur des faits impliquant des jeunes filles mineurs etr souhaite sensibiliser les parents à la question.
"Depuis quelques années, aux côtés des réseaux criminels étrangers de traite d’êtres humains, les affaires portant sur des faits de proxénétisme des cités se multiplient", a-t-elle souligné dans une tribune publiée par Le Parisien. "L’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) a noté de très fortes augmentations de la prostitution des mineurs depuis 2014", précise la magistrate qui analyse que le phénomène "procède à la fois d’une avidité pour l’argent et d’une banalisation à l’extrême de l’acte sexuel exacerbée par l’explosion de la pornographie".
En témoigne cette triste affaire jugée à Créteil au début du mois d'avril et dans laquelle plusieurs hommes à des peines allant de deux à six ans d’emprisonnement pour avoir prostitué des jeunes filles rencontrées dans leur quartier. Les deux victimes, droguées à la cocaïne, avaient enchaîné pax moins de 300 passes en un mois dans un hôtel de la banlieue parisienne. L'une des jeunes victimes a déclaré rapporter jusqu'à 48.000 euros par mois. L'argent était récupéré par les proxénètes avant chaque passe.
Voir - Jusqu'à six ans de prison contre cinq hommes qui prostituaient leurs "copines"
"Les cadences se font plus pressantes et l’entreprise, initialement consensuelle, se transforme en un rapport d’asservissement pervers", décrit la procureure générale, qui évoque une "descente aux enfers" quasiment systématique des jeunes femmes. Catherine Champrenault estime qu'il est nécessaire de renforcer "l'accompagnement personnalisé des victimes" et appelle à "la vigilance de tous, et notamment des parents". Un des défis est de "déconstruire auprès des jeunes filles l’image d’une prostitution anodine".
Lire aussi - Prostitution sur Vivastreet: information contre X pour "proxénétisme aggravé"
Le site de petites annonces Vivastreet est d'ailleurs dans le viseur de la justice à ce sujet. Une information judiciaire contre X pour "proxénétisme aggravé" a été lancée après l'ouverture d'une enquête préliminaire. Le site n'est pas encore officiellement accusé, mais la justice soupçonne que sa rubrique d'annonces payantes serve de plateforme à forte visibilité pour le marché de la prostitution.
Le code pénal punit le proxénétisme avec des peines allant jusqu'à sept ans de prison et 150.000 euros d'amende. Quand il est "aggravé" (victime mineures, avec violence, en bande organisée…) les peines grimpent à dix ans de prison et 1.500.000 euros d'amende.
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