La nuit des attentats, Salah Abdeslam a été contrôlé trois fois
Plus d'un mois après les attentats de Paris, l'enquête se poursuit sur le parcours des terroristes. Après avoir révélé qu'Abdelamid Abaaoud avait passé quatre jours caché dans un buisson suite aux attaques, Le Parisien dévoile de nouveaux éléments sur la fuite de Salah Abeslam, toujours activement recherché.
Le 13 novembre, Salah Abdeslam, dont le frère vient de se faire sauter boulevard Voltaire, dans le 11ème arrondissement de Paris, cherche désespérément à s'enfuir de Paris. Il commence par se tourner vers un cousin parisien, le suppliant de "venir le chercher à Châtillon dans le 92" parce qu'il est "dans la merde". Au fait des attaques, son cousin refuse. "Je ne sais pas au courant, mais il y a des attentats". "Ah ouais, il y a des attentats?", lui répond Salah, faignant la surprise. Pris de court, il se tourne ensuite vers ses amis belges Mohamed Amri et Hamza Attou, alors à Molenbeek, et réussit à les convaincre de venir le récupérer. Il leur donnera ensuite des indications par texto.
A 2h22, il écrit: "j'ai plus de crédit. Au drive du Mac Do, attendez là, c'est au numéro un". Mohammed Amri reçoit le dernier message à 5h27, juste avant d'arriver. Dans la voiture, Salah est agité, menaçant, raconteront plus tard ses chauffeurs. A tel point qu'il se serait même vanté d'avoir abattu des gens à la kalachnikov, lui le seul survivant des attaques, le "dixième terroriste". Soucieux d'éviter les contrôles de police, il ordonne à ses "amis" de prendre les petites routes. Le trio se perd et se retrouve sur l'autoroute en direction de la Belgique où il se fait finalement contrôler.
La première fois, "le policier nous a demandé si on avait consommé", racontera plus tard Attou à la police. Salah reste silencieux tandis qu'Attou et Amir répondent "oui": ils viennent de fumer un joint. Leur rétorquant que cela n'est pas bien, le policier les laisse partir, car cela n'est "pas la priorité aujourd'hui". Au deuxième contrôle, on leur demande leurs papiers. Au dernier, près de Cambrai, Salah Abdeslam va jusqu'à donner son adresse de Molenbeek. Car à ce moment là, il n'est pas encore l'homme le plus recherché d'Europe.
Mais son téléphone n'est pas le seul à avoir permis d'identifier des contacts entre les terroristes et la Belgique. Toujours d'après Le Parisien, Jawad Bendaoud, le logeur de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a également été en contact avec un numéro belge, dix jours avant les attentats. Or l'utilisateur de cette ligne était lui même en relation avec un autre numéro en service à Charleroi. Le soir des attentats, ce dernier a été géo-localisé boulevard Barbès, dans le 18ème."Nous avons découvert que l'utilisateur de ce numéro était resté dans le quartier jusqu'au 15 novembre, avant de repartir vers la Belgique", a expliqué une source de l'enquête au Parisien. Le propriétaire de cette ligne n'a pas encore été identifié.
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