La présidente des Policiers en colère, Maggy Biskupski, s'est donné la mort
Elle était le visage d'une certaine colère des forces de l'ordre qui avait éclaté après l'attaque de Viry-Châtillon en octobre 2016. Maggy Biskupski, présidente du mouvement des Policiers en colère, s'est donné la mort lundi 12 au soir. Elle s'est tiré une balle dans la tête avec son arme de service. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lui a rendu hommage sur son compte Twitter.
Cette fonctionnaire de la BAC de nuit des Yvelines, âgée 36 ans a été retrouvée morte à son domicile de Carrières-sous-Poissy rapporte Le Parisien qui révèle l'information. "Sur place, une lettre a été retrouvée", précise le quotidien. Maggy Biskupski était visée, ainsi que trois collègues, par une procédure de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "manquements" à leur devoir de réserve.
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En effet, elle était la présidente de l'association Mobilisation des policiers en colère (MPC), constituée lors de la fronde policière qui avait suivi l'agression aux cocktails Molotov de deux policiers le 8 octobre 2016 à Viry-Châtillon, en Essonne. Durant plusieurs semaines, des membres de la police avaient enfreint leur devoir de réserve et défilé, parfois cagoulés, durant plusieurs semaines à Paris et ailleurs en France pour exprimer leur "malaise" face à la "haine anti-flics" et dénoncer leur manque de moyens.
En septembre, elle avait été confrontée à Yann Moix sur le plateau des Terriens du Dimanche sur C8 au cours d'une émission où l'écrivain avait fustigé dans des termes très durs "le manque de courage" des forces de l'ordre, déclenchant une vive polémique. Maggy Biskupski avait alors demandé à Gérard Collomb de porter plainte contre Yann Moix. Ce dernier s'était d'ailleurs excusé par la suite.
"Avec humilité, l'ensemble d'Unité SGP Police rend hommage à Maggy Biskupski. La police est une nouvelle fois en deuil, une nouvelle fois frappée par le suicide, et nous perdons tous une collègue, une sœur d'arme, qui avait fait le choix éprouvant de s'engager pour les autres", a déploré sur Twitter Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP police.
"Après l'épouvantable attaque de Viry-Chatillon, Maggy Biskupski s'était engagée pour porter la voix des Policiers en colère. Vendredi matin j'etais présent, sur place, avec ses collègues. L'enquête judiciaire nous éclairera. Ce soir notre tristesse est profonde", a écrit pour sa par le ministre de l'Intérieur.
Le taux de suicide chez les policiers et gendarmes est préoccupant depuis des années. Et 2017 a été une année particulièrement noire avec au moins 65 membres des forces de l'ordre qui ont mis fin à leurs jours.
Les policiers sont plus touchés par ces drames avec 49 victimes sur les 65. Une différence qui reste nette même en tenant compte des effectifs (quelque 140.000 policiers nationaux et 20.000 municipaux contre moins de 100.000 gendarmes). Dans 50% des cas, l’acte est commis avec l’arme de service.
Voir:
Collomb à Viry-Châtillon dimanche soir un an après l'attaque de policiers
Policiers et gendarmes confrontés à une brutale vague de suicides
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