Le chauffeur de la ministre Carole Grandjean interpellé pour conduite sous l’emprise de stupéfiant et mise en danger de la vie d’autrui

Auteur(s)
Laurence Beneux, France-Soir
Publié le 06 mars 2023 - 18:54
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Conduire emprise stupéfiant
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FRANCOIS GUILLOT / AFP
Le chauffeur d'une ministre conduit sous stupéfiant.
FRANCOIS GUILLOT / AFP

Ce dimanche 5 mars, dans le 12ème arrondissement de Paris, les spectateurs du semi-marathon ont la surprise de voir un véhicule rouler à vive allure au milieu des coureurs, contraignant ces derniers à s’écarter.

Certes, le véhicule banalisé est doté d’un gyrophare bleu allumé et une sirène invite les coureurs à lui laisser la place, mais enfin, le parcours est bordé de barrières, les véhicules sont strictement interdits et la situation est extrêmement dangereuse. Que se passe-t-il ? 

Cette interrogation est partagée par un policier qui surveille la course et voit arriver la voiture. Aucune autorisation de franchir le parcours des coureurs par un véhicule d’intervention ne lui est parvenue, et de surcroît, même les policiers susceptibles de devoir intervenir sont, pour l’occasion, uniquement véhiculés en deux roues.

Un chauffeur ministériel imprudent 

« Le collègue pense à un attentat, une voiture bélier », explique un policier. « Alors, il l’arrête. (...) Nous, on commence à suivre tout ce qui va se passer sur la radio », renchérit-il. 

Il s’avère que le conducteur, un civil qui n’appartient pas à la police, est le chauffeur de Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’enseignement et la formation professionnelle. Il explique qu’il est pressé, qu’il va chercher sa ministre chez elle pour la conduire gare de l’Est, ce qui est confirmé par un cadre du Service de la protection (SDLP) qui a été appelé. 

Il n’empêche que le chauffeur n’est pas capable de présenter un ordre de réquisition et qu’il roulait vite (cette vitesse excessive est confirmée par de nombreux témoins), au milieu des coureurs, sur un trajet que même le camion des pompiers ne peut emprunter, sauf cas d’extrême nécessité et cela provoque alors l’arrêt de la course. 

Sur les ondes radio de la police, les fonctionnaires suivent désormais l’affaire avec une certaine curiosité. Ils savent que leur collègue a une décision difficile à prendre. Interpeller un employé ministériel qui se dit en service est toujours délicat. 

Le chauffeur n'est pas placé en garde à vue après son interpellation

« Le collègue ne s’est pas démonté, il l’a arrêté pour mise en danger de la vie d’autrui », explique un policier. « Ça ne m’étonne pas de lui, il a des c******s et il déteste les traitements de faveur. En plus, si le mec avait ensuite causé un accident, c’est sur lui que ça serait retombé ! ».

Testé, le chauffeur se révèle positif au THC (cannabis) et son permis de conduire est immédiatement retenu. Il est ensuite emmené à de l’Unité de traitement judiciaire des délits routiers. Il en ressort cependant libre, sans être mis en garde à vue, ce qui soulève l’indignation des policiers qui prennent des nouvelles de la suite des évènements.

« Depuis l’affaire Palmade, on nous demande de multiplier les contrôles toxicologiques, nous explique-t-on, et dès que c’est positif, on doit embarquer l’individu. On ne se demande plus si c’est du cannabis ou autre chose. Et là, on se dit que c’est dégueulasse, parce que si ça avait été un quidam, il aurait pris cher ! Mise en danger de la vie d’autrui, positif aux stupéfiants, il ne s’en serait pas sorti avec une convocation remise à plus tard ! Il aurait passé au minimum une ou deux nuits au poste, et on aurait fait des recherches approfondies sur son passé et sa personnalité ! »

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