Le djihadiste Amedy Coulibaly aurait "reçu des instructions de l'étranger"
"En apparence, ces individus semblent seuls mais, quand on gratte un peu, on s'aperçoit qu'ils agissent au nom de groupes terroristes". Dans une longue interview au Figaro parue ce mardi, le procureur de la République de Paris François Molins livre des révélations sur le terroriste de l'Hyper Cacher Amedy Coulibaly, notamment, et la menace terroriste qui plane sur la France. "La menace n'a jamais été aussi forte", explique notamment le magistrat.
"Nous sommes face à des radicaux qui agissent dans la discrétion. Ils peuvent avoir des vies de famille normale, comme cela semble le cas pour Sid Ahmed Ghlam, qui voulait frapper le mois dernier à Villejuif (…). En apparence, ces individus semblent seuls mais, quand on gratte un peu, on s'aperçoit qu'ils agissent au nom de groupes terroristes sur des cibles correspondant à des mots d'ordre donnés par Daech ou Jabhat al-Nosra", dévoile ainsi François Molins. Puis d'évoquer la difficulté de détecter ces candidats au terrorisme, qui n'émettent "que des signaux très faibles, quasiment indécelables par les services de renseignement".
Puis le procureur de préciser: "on sait que Ghlam a été téléguidé depuis la zone irako-syrienne. Selon toute hypothèse en cours de vérification, Amedy Coulibaly à lui aussi reçu des instructions depuis l'étranger". Ainsi, le tueur de Montrouge et preneur d'otage assassin de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes aurait bien reçu ses ordres depuis un commanditaire basé hors des frontières françaises, bien que le magistrat ne précise pas de quel pays ou région il pourrait s'agir. Amedy Coulibaly avait, dans une vidéo filmée avant ses attaques et découverte après sa mort, revendiqué ses attentats au nom de l'Etat islamique.
"La menace n'a jamais été aussi forte, notamment en raison de l'implication de la France dans la lutte contre Daech", assure également François Molins. Selon le magistrat, le nombre de dossier de terrorisme a ainsi "explosé de 180%" depuis fin 2013. Puis de conclure: "nous traitons actuellement des dizaines de dossiers avec 169 personnes mises en examen, dont 106 en détention provisoire, auxquelles il faut ajouter 306 individus en Syrie ou sur le retour qui sont visés et que l'on cherche. Ce processus durera des années".
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