Le général Piquemal sera jugé jeudi à Boulogne-sur-Mer
Agé de 75 ans, l'ancien grand patron de la Légion étrangère de 1994 à 1999 est poursuivi pour "organisation d'une manifestation interdite sur la voie publique" et "participation sans arme à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation de se disperser".
Les deux délits sont passibles de, respectivement, six mois de prison et 7.500 euros d'amende et un an de prison et 15.000 euros d'amende.
Organisé à l'appel du mouvement islamophobe Pegida, le rassemblement avait attiré une centaine de personnes, qui avaient scandé des slogans tels que "on est chez nous!" ou "migrants dehors!". Après plusieurs appels à la dispersion, les gendarmes avaient chargé les manifestants. Vingt personnes avaient été interpellées.
De source judiciaire, l'ancien militaire, qui comparaîtra libre, est considéré comme "l'organisateur de fait" et le "leader" de la manifestation. Pour son avocat Me Dominique Mattéi, si "M. Piquemal a bien participé à la manifestation", il est "évident" qu'il n'en est "pas l'organisateur". "Pour le condamner là-dessus, il faudra le prouver et on ne pourra pas se réfugier derrière sa prétendue notoriété", a-t-il dit à l'AFP.
L'arrestation de l'ex-militaire avait suscité de nombreuses réactions venues principalement de l'extrême droite. "Un grand serviteur de la France traité plus durement qu'un délinquant: une cruelle preuve de l'inversion totale des valeurs", avait notamment écrit la présidente du Front National Marine Le Pen sur son compte Twitter.
Quelques jours après son interpellation, une manifestation de soutien organisée par les milieux d'extrême droite, également interdite, avait été organisée et s'était soldée par quatre interpellations.
Dans un communiqué, l'ex-militaire, s'est dit "ému et touché" par "les nombreuses marques de sympathie" qu'il a reçues depuis son arrestation. "Aussi sensible que je puisse être à ces témoignages de soutien (...) je dois rappeler que je me présenterai à cette audience en ma qualité de +simple citoyen+", a-t-il écrit.
M. Piquemal devait initialement être jugé en comparution immédiate le 8 février, mais son procès avait été reporté en raison d'un état de santé "incompatible avec une comparution immédiate", selon le parquet.
Sur Facebook, quelque 300 personnes ont déjà prévu de participer à un événement intitulé "mobilisation le 12 mai en soutien au général Piquemal" devant le Palais de justice de Boulogne-sur-Mer, créé par David van Hemelryck, le meneur du collectif "Hollande démission".
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