Le site raciste "Démocratie participative" attaque une élection locale de Miss France
Une élection locale qualificative dans le processus de désignation de Miss France a été prise pour cible par le site raciste Démocratie participative. Le portail d'extrême droite appelait ses lecteurs à se mobiliser pour faire élire une candidate "aryenne" et à une "épuration ethnique du concours".
Le site raciste "Démocratie participative" est interdit en France et censé être inaccessible et déréférencé par les moteurs de recherche. Mais sa capacité de nuisance reste entière. Selon une information de L'Observateur de Beauvais, le portail ouvertement xénophobe, nazi, islamophobe et homophobe (liste non exhaustive) a parasité l'élection de Miss Beauvaisis, concours local qualificatif pour l'élection Miss France qui s'est tenu samedi 9.
Tout est parti d'une consultation en ligne comme cela se fait beaucoup dans la presse à l'occasion de ces concours de beauté. Sauf que, très vite, le vote a été pris pour cible par les extrémistes du site Démocratie participative. "Ce site a tenu des propos racistes et abjects sur des jeunes femmes métisses, tout en appelant à la haine", a expliqué le délégué régional Miss Picardie cité par le Courrier Picard.
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Le site lié au militant d'extrême droite très radical Boris Le Lay, réfugié au Japon pour échapper à la justice française, a diffusé des montages nauséabonds mélangeant croix gammée et salut nazi pour appeler à l'élection d'une miss "aryenne". C'était alors une candidate métisse qui était en tête des votes. Pire, ce blog hors la loi appelait ses lecteurs à se mobiliser: "L’année dernière, en Picardie, une mulâtresse avait remporté le titre de «Miss Beauvaisis 2018». C’est l’occasion pour les Blancs de se mobiliser en procédant à une épuration ethnique de ce concours. (...) L’objectif est de faire élire notre jeune Aryenne et défaire la conspiration qui vise à imposer l’autre horrible négresse au peuple de Beauvais". Des propos orduriers tombant sous le coup de la loi.
Le phénomène a atteint une telle ampleur que L'Observateur de Beauvais a décidé de mettre fin à la consultation. "Ce sondage a été pris en otage par de nombreux comptes fantômes racistes et extrémistes", a dénoncé le journal dans un billet expliquant sa décision. Un de ses journalistes aurait également été menacé.
Les organisateurs ont même craint pour la bonne tenue du concours et en ont renforcé la sécurité. Aucun trouble n'a toutefois perturbé la soirée.
Un fait divers qui rappelle que l'activisme du site "Démocratie participative", hébergé aux Etats-Unis, a des conséquences bien réelles en France. Le portail, récidiviste et pourtant censé être déréférencé par décision de justice, est ainsi toujours accessible depuis un simple accès internet classique dans l'Hexagone. Et ce depuis plusieurs moteurs de recherche, dont Google.
L'organisation de Miss Beauvaisis, la gagnante du concours qui était -malheureux hasard- celle choisie par le site, ainsi que L'Observateur de Beauvais ont décidé de porter plainte.
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