Les armes à feu de plus en plus utilisées par les policiers, l'IGPN s'inquiète des tirs accidentels
Les conclusions sont inquiétantes. Selon plusieurs notes de l'IGPN, dont le contenu a été révélé mercredi 11 par TF1 et LCI, il y a eu au cours du premier semestre 2017 "une hausse significative de l'usage des armes à feu" par les policiers, notamment en ce qui concerne les tirs d'intimidation ou de sommation. Dans le détail, au cours des six premiers mois, les déclarations portant sur un usage de l'arme individuelle ont augmenté de 39,58% par rapport à 2016, passant de 116 à 192.
Et ce sont les tirs d'intimidation ou de sommation qui enregistrent la plus forte progression avec une hausse de 89,47%, passant de 2 à 19 tirs. Mais pour la police des polices, cette augmentation a de quoi se justifier et prouve que les violences exercées contre les policiers sont bien de plus en plus nombreuses.
"Dans la majorité des cas, ces tirs sont effectués alors que les policiers sont encerclés et pris à partie par des groupes d'individus menaçant, armés et de plus en plus souvent cagoulés", a-t-elle déclaré précisant également que "dans la plupart de ces situations, la légitime défense autoriserait les policiers à retourner leur arme en direction de leurs agresseurs". D'après ces documents, les agents semblent donc utiliser leur arme en direction de leurs agresseurs seulement en dernier recours (19 tirs contre 17 en 2016). Un chiffre stable contrairement à celui portant sur les tirs vers des "véhicules en mouvement" (+32,6%).
Mais ce qui inquiète l'IGPN, ce sont les tirs effectués "par imprudence" avec des armes longues (fusils d'assaut, pistolets mitrailleurs, etc.). Au total, sur les 19 tirs effectués, seul un n'était pas accidentel. Pour la police des polices, il y aurait un défaut de maitrise et donc une méconnaissance en matière de sécurité lors de leur manipulation. Elle souhaite donc allonger la durée des stages pour mieux former les forces de l'ordre.
La révélation de ces chiffres intervient neuf mois après l'adoption par le Parlement d'une loi assouplissant les règles de la légitime défense pour les policiers.
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