Les quelque 840.000 élèves de CE2 bientôt testés en maths et en français
Instaurées sous l’ère Sarkozy et supprimées dès l’arrivée au pouvoir de François Hollande, les évaluations sont de retour dans le primaire. Au cours des prochaines semaines, quelques 840.000 élèves de CE2 des écoles publiques et privées seront évalués en mathématiques et en français afin que leur instituteur puisse évaluer leurs forces ou difficultés en ce début d’année scolaire. Pour ces tests, les enseignants pourront puiser dans une banque de données mise à disposition sur Eduscol, le site des ressources pédagogiques du ministère de l’Education national.
"À la différence des évaluations précédentes", ces tests "ne sont pas faits pour alimenter les remontées statistiques vers les autorités académiques ou le ministère, mais pour aider les enseignants (...) à adapter leur outil pour faire progresser les enfants", assure la rue de Grenelle dans un communiqué publié sur son site officiel, en référence aux évaluations sous Nicolas Sarkozy.
Instaurées en 2008 par Xavier Darcos, alors ministre de l’Education, les évaluations censées éclairer les professeurs sur le niveau de leurs élèves avaient soulevé de nombreuses polémiques. En effet, elles se déroulaient en fin d’années scolaires, trop tard donc pour changer quoi que ce soit. Qui plus est, les résultats étaient collectés au niveau national, faisant craindre un classement officieux des établissements scolaires. Elles avaient donc été supprimées dès le retour de la gauche au pouvoir en 2012.
S’il se félicite du fait que ces nouvelles évaluations aient lieu en début d’année de CE2, "ce qui nous change des précédentes qui intervenaient à des moments ô combien inutiles de l’année scolaire", le SNUipp, premier syndicat de l’enseignement primaire doute de leur pertinence. En effet, selon lui, le retour de ces évaluations "montre une forme de défiance quant à la capacité des enseignants à évaluer leurs élèves". "Ne rendons-nous pas des livrets ou bulletins régulièrement visant à avertir les parents des acquisitions de leur enfant? N’adaptons-nous pas nos séances aux acquis préalables et aux progrès de nos élèves? A-t-on besoin que le ministère nous materne en nous imposant de nouvelles évaluations nationales?", s’interroge-t-il dans un communiqué publié sur son site.
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