Coronavirus : médecins, infirmiers, brancardiers, des voisins trop gênants ?
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France-Soir
Publié le 26 mars 2020 - 10:25
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Sophie, l'aide-soignante de Toulouse, a publié le mot d'un voisin sur Facebook
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Certains médecins, infirmiers, aides soignants, brancardiers sont devenus des voisins trop dangereux dans leur quartier ou dans leur immeuble. Ou quand l'épidémie du coronavirus génère des comportements irraisonnés chez certains.
Tandis que les gestes de solidarité se multiplient envers les médecins, infirmiers et autres soignants, certains tentent de tenir nos héros à distance.
Un mot sur laissé sur un pare-brise en Bretagne: «Vous êtes infirmier donc vous avez plus de risques d’être contaminé par le virus donc merci de ne pas vous garer proche des autres». Non, vous ne rêvez pas ! Mais il y a encore pire…
A Paris, une infirmière hospitalière qui avait trouvé un logement plus proche de son lieu de travail a dû plier bagage. Le propriétaire généreux a expliqué à France Inter que deux familles de l’immeuble s’étaient formellement opposées à son arrivée, recevant notamment ce message par email: «Nous ne souhaitons pas prendre ce risque pour nos familles et le reste des habitants».
Invitée à «loger ailleurs»
A Toulouse, une aide-soignante a trouvé un mot sur sa porte la priant tout bonnement de partir de chez elle. «En sachant votre profession, est-il possible pour notre sécurité de ne pas toucher les portes des parties communes ou peut-être pour ces prochains jours d’essayer de loger ailleurs? Et peut être aussi de sortir votre chien plus loin?».
Ulcérée (on le serait à moins), «dépitée par la connerie des gens», Sophie l’aide-soignante a publié le message sur son compte Facebook, avant de confier à France 3 Occitanie: «Je ne suis pas une terroriste mais un personnel soignant!»
Olivier, le propriétaire parisien qui voulait héberger une infirmière, est tout aussi interloqué. « Ces personnes ont des peurs irrationnelles, ont vu un lien direct entre elle, l’hôpital, le virus et notre immeuble. Ça va laisser des traces, je ne sais pas comment on va gérer ça à la fin de l’épidémie».
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