Limoges : une maîtresse jugée pour violences sur ses élèves de maternelle

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RT
Publié le 02 décembre 2015 - 12:21
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Un palais de justice.
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©Thomas Bresson/Flickr
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Le parquet de Limoges a requis un an de prison avec sursis à l'encontre d'une institutrice qui maltraitait ses élèves de maternelle. Le jugement a été mis en délibéré à janvier 2016.

A Limoges (Haute-Vienne), une institutrice de 49 ans a comparu mardi 1er devant le tribunal correctionnel pour violences physiques et morales sur au moins 24 de ses élèves, âgés de 3 à 5 ans, entre 2012 et 2015. Le parquet a requis contre elle un an de prison avec sursis avec interdiction d'exercer une activité professionnelle ou bénévole auprès des mineurs de moins de 15 ans pendant une période de trois ans. Le jugement a été mis en délibéré en janvier 2016. 

L'affaire avait éclaté à l'été 2015. Après avoir constaté des comportements étranges (peur irrationnelle, refus de manger, terreurs nocturnes, draps souillés...) chez leurs enfants, plusieurs parents s'étaient constitués en collectif et avait organisé un groupe de parole au sein duquel enfants et personnels enseignants pouvaient s'exprimer. Les petits élèves avaient alors raconté avoir été "secoués", traités de "nuls", de "nouilles", d'"incapables", avoir été "giflés", "bousculés", enfermés dans le dortoir plusieurs heures ou dans le "placard aux sorcières". Des faits confirmés par les assistantes maternelles elles-mêmes.

Affolés, les parents avaient alors alerté la hiérarchie de "Maîtresse Delphine". Face à l'absence de sanctions disciplinaires, ils avaient porté plainte en février 2015. S'en était suivi une enquête menée par la brigade des mineurs, au terme de laquelle le Procureur de la République avait décidé de poursuivre l'intéressée et de la placer sous contrôle judiciaire. En juin 2015, elle avait alors été mise à pied à titre conservatoire par sa hiérarchie.

Mardi, devant le tribunal, l'accusée a nié l'intégralité des faits qui lui étaient reprochés, assurant être victime d'un complot, d'une "machination": Ses collègues ont été incompétents, les parents "trop sensibles" et les enfants dotés d'"une imagination fertile", selon elle.

Face au témoignage de son assistante maternelle qui attestait de sa violence, Maîtresse Delphine a répondu, citée par le journal local Le Populaire: "Elle était dans son rôle soignant et maternant, elle ne comprenait pas mes méthodes pédagogiques. Elle n’a d’ailleurs pas les compétences pour les juger. Elle ne voyait pas les difficultés des enfants, que je cherchais de mon côté à diagnostiquer. Pour elle, je les harcelais quand je m’intéressais à leur fonctionnement".

Interrogée alors sur ses méthodes d'éducation, l'institutrice a rétorqué: "Je comprends totalement qu'un enfant puisse être blessé quand il est frustré dans ses pulsions. Mais c'est mon rôle de leur apprendre la frustration". "Et, oui, parfois on est obligé d'intervenir physiquement", a-t-elle toutefois admis.

Face au réquisitoire du parquet, son avocat Me Emmanuel Raynal a regretté un procès "inéquitable". "Seuls 3 enfants sur 24 ont été entendus par la police, le reste ce sont les parents. Et puis ma cliente n'a été entendue qu'une seule fois, c'était lors de sa garde à vue", a-t-il ainsi déploré auprès de France Bleu Limousin. "Ce dossier arrive précipitamment et aurait mérité une instruction. La justice doit prendre le temps pour établir la vérité", a-t-il ajouté.

Enseignante depuis 28 ans, Maîtresse Delphine doit désormais attendre le 15 janvier pour savoir s'il lui reste un avenir professionnel.  

 


 

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