Maëlys : réponse jeudi sur la requête en nullité, la défense de Nordahl L. espère marquer des points
L'affaire Maëlys se poursuit, mais cette fois-ci côté procédure. Depuis un mois en effet, si les avancées sur le terrain sont quasi nulles, c'est dans les coulisses de l'enquête que se joue la bataille entre l'investigation qui se focalise sur Nordahl Lelandais, et la défense. Et cette dernière a adopté une autre stratégie que celle de reprendre en boucle les dénégations de l'ancien militaire de 34 ans. Assurée par Maître Alain Jakubowicz, la défense se focalise sur les erreurs de la gendarmerie. Et jeudi 30, elle pourrait remporter une victoire importante.
En effet, l'avocat de Nordahl Lelandais a déposé une requête en nullité pour invalider (et donc sortir du dossier) les trois premières auditions de l'ancien militaire devant les gendarmes lors de sa garde à vue (à l'issue de laquelle il sera brièvement libéré avant d'être mis en examen). Celles-ci n'auraient pas été filmées, ce qui va à l'encontre de l'article 64-1 du code de procédure pénale (source Légifrance) qui indique qu'en cas d'affaire criminelle, une captation vidéo est obligatoire. En cas de matériel défectueux, une mention précise doit être incluse dans le procès-verbal.
Mardi 21, la chambre d'instruction de la Cour d'appel de Grenoble a donc étudié la requête et a annoncé qu'elle rendra sa décision jeudi 30. L'avocat de Nordahl Lelandais, évidemment présent lors de l'audience, a cependant indiqué qu'il ne ferait aucune déclaration, notamment sur les faits. "Je vous demande de respecter la ligne de défense que j'ai fixée et ma ligne est de ne pas vous répondre" a-t-il déclaré. Contacté par France-Soir, l'avocat du suspect n'a pas donné suite à nos demandes.
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Si la décision est favorable à la défense, la conséquence est encore difficile à évaluer. L'annulation pourrait simplement retarder l'instruction en forçant les enquêteurs à recommencer les premières auditions, en les filmant cette fois-ci. Le suspect aurait alors plus de facilité à répondre à des questions sur les premières zones d'ombre autour de son emploi du temps la nuit du drame. Mais par un "effet domino", la seconde garde à vue, celle qui a mené dans la foulée à la mise en examen et au placement en détention, pourrait aussi être remise en cause, ce qui pourrait changer complètement la donne. Selon une source judiciaire, le parquet général a requis "l'annulation des seuls procès-verbaux litigieux", validant plutôt le premier scénario. Verdict dans 24 heures.
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