Mayotte : manifestation contre la violence et l'insécurité de l'île
Plusieurs milliers de personnes ont participé ce mardi 19 au matin à une marche à Mayotte pour dénoncer la violence et l'insécurité dans l'île, dans le cadre d'une mobilisation citoyenne baptisée "île morte", ont constaté des journalistes de l'AFP. Vers 09 heures (locales, soit 10H00 à Paris), plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la République à Mamoudzou (chef-lieu de Mayotte). Les participants, dont des familles, des salariés d'entreprises privées, des groupes de toutes origines, ont ensuite effectué une boucle dans le centre-ville, passant notamment devant la préfecture et le conseil départemental. Les manifestants, dont certains agitaient le drapeau français, ont entonné une Marseillaise et quelques prières, avant de se disperser vers 11h00 (locales). Parmi les banderoles et pancartes, on pouvait lire: "Halte à la violence" et "Mayotte en sous-France".
D'autres manifestants agitaient une banderole, sur laquelle était accrochée la photo d'un homme de 38 ans, décédé des suites d'une agression vendredi 15 soir, avec les mots: "Plus jamais ça. J'accuse Hollande et Valls pour non assistance à population en danger". Ce rassemblement est né d'un appel à l'organisation d'une journée "Mayotte morte" lancé sur les réseaux sociaux samedi, après l'agression mortelle d'un métropolitain vendredi par trois hommes, alors qu'il allait chercher son fils à son cours de judo. L'un des agresseurs présumés, mineur, a été interpellé dans la nuit de samedi 16 à dimanche 17. Les deux autres suspects sont toujours recherchés.
En tête du cortège, se trouvait notamment le maire de Mamoudzou Mohamed Majani. Un représentant du grand cadi (représentant religieux musulman) participait également au défilé. Mayotte a été secouée pendant plus de quinze jours par un mouvement social et pendant plusieurs nuits par des violences urbaines, orchestrées par des jeunes cagoulés, qui ont notamment détruit de nombreuses voitures.
Une réunion de crise s'est tenue lundi 18 à la mairie de Mamoudzou, pour permettre la coordination des services de l'Etat, des municipalités et des associations autour des problématiques conjointes de la sécurité et de la jeunesse. Une deuxième réunion exceptionnelle devait se tenir ce mardi. Ce mardi matin, les écoles étaient ouvertes à Mamoudzou pour observer une minute de silence avec les élèves et organiser des échanges sur la violence. Les banques étaient ouvertes, tout comme La Poste, les petits commerces et le marché central de Mamoudzou. La CAF, la Sécurité sociale et le Centre des impôts étaient en revanche fermés.
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