Meurtre de Mireille Knoll : "tuée parce qu'elle était juive", selon son fils
L'antisémitisme a-t-il joué un rôle dans le meurtre de Mireille Knoll, qui a suscité l'indignation nationale? Pour son fils, Daniel Knoll, c'est une évidence comme il l'a expliqué au journal Le Parisien lors d'un entretien au sujet de la sortie prochaine de son livre co-signé avec son frère Alain, C'était maman (Edition Kero).
Le 23 mars dernier, le corps de cette femme juive de 85 ans, atteinte de Parkinson, avait été retrouvé lardé de onze coups de couteaux et partiellement carbonisé, dans son appartement d'une HLM du XIe arrondissement de Paris. Un an après le meurtre d'une autre femme juive à Paris, Sarah Halimi, l'affaire Mireille Knoll avait suscité une "marche blanche" de milliers de personnes et relancé le débat sur un "nouvel antisémitisme" lié à l'islamisation de certains quartiers.
Emmanuel Macron avait d'ailleurs affirmé que Mireille Knoll avait été "assassinée parce qu'elle était juive" au matin de la marche en la mémoire de l'octogénaire survivante de la Rafle du Vel d'hiv.
Toutefois, Yacine Mihoub, un des suspects, aurait également reproché à la vieille dame d'avoir eu un rôle dans la mort de sa sœur. Au moment du décès de celle-ci, il était en prison pour avoir fait des propositions sexuelles à la fille de l'aide-soignante de Mireille Knoll. Le vol aggravé a également été considéré par la justice, témoignant du fait qu'il s'agirait aussi d'un crime crapuleux.
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Alex C., l'autre suspect, a expliqué lors d'une audition ne "pas penser" que son complice a tué l'octogénaire en raison de sa religion, appuyant davantage sur l'appât du gain et le ressentiment. "Il lui disait: «Tu vas me le payer, j’ai pas été à l’enterrement de ma sœur. Tu m’as balancé» (...) Il l’a étranglée et il m’a dit: «Regarde, elle n’est plus en vie, elle a payé pour ce qu’elle a fait»", aurait-il ainsi déclaré au juge d'instruction en avril dernier.
Une thèse à laquelle ne croit pas le fils de la victime. "Je suis convaincu que c’est un crime antisémite. Ma mère était une femme pauvre, elle vivait dans un HLM, sans aucun objet de valeur à l’intérieur. L’un des deux meurtriers présumés était son voisin - ma mère le connaissait depuis l’âge de 7 ans - il ne pouvait l’ignorer", a-t-il expliqué au quotidien. Ajoutant que sa "mère a été tuée de onze coups de couteau aux cris d’Allahou akbar".
"Il faut que les gens sachent que l’on peut encore mourir aujourd’hui parce qu’on est juif", explique la fils de victime qui était par ailleurs très peu portée sur la religion.
Quant à savoir ce qu'il attend du procès des deux individus: "J’irai la mort dans l’âme pour regarder ces individus dans les yeux. Mais sans attente. On ne peut pas faire confiance à de tels monstres. Il manque un mot dans le vocabulaire pour les qualifier".
Voir:
Meurtre de Mireille Knoll - la mère d'un des suspects mise en examen
Meurtre de Sarah Halimi: le caractère antisémite retenu par la juge
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