Meurtre de Sarah Halimi : Kobili Traoré devrait échapper au procès, selon les experts psychiatres
Le procès de Kobili Traoré pour le meurtre de Sarah Halimi pourrait ne pas avoir lieu. Une nouvelle expertise psychiatrique est venue contredire la première en concluant que l'homme est pénalement irresponsable de ses actes.
C'est une expertise qui risque de résonner comme un coup de tonnerre pour les parties civiles dans l'affaire du meurtre de Sarah Halimi. Alors que la qualification antisémite tardive du crime avait déjà fait polémique, plusieurs experts psychiatres ont conclu que le meurtrier présumé, Kobili Traoré, ne devrait pas être jugé devant une coure d'assise.
Selon les informations de Franceinfo, confirmées par l'avocat de la partie civile Francis Szpiner, une nouvelle expertise psychiatrique demandée par les juges d'instruction a conclu à "l'abolition" du discernement du suspect. Ce qui signifie que Kobili Traoré n'était pas conscient de ses actes et serait donc pénalement irresponsable.
En d'autres termes, il ne pourrait être jugé par une cour d'assises ni condamné pour meurtre. S'il pourrait cependant passer de longues années en centre psychiatrique, cette option est souvent dénoncée par les familles des victimes, privées des explications que peuvent apporter un procès et confrontées à l'idée que personne n'est "responsable" de la mort de leurs proches.
Toutefois, cette expertise psychiatrique n'est pas définitive. D'ailleurs, un premier rapport avait conclu à une simple "altération" du discernement du suspect en raison notamment de sa consommation important de cannabis. Une nouvelle expertise a donc été ordonnée.
Une nouvelle expertise a été ordonnée par le magistrat instructeur avant même que nous le demandions.Nous maintenons que le mis en examen était conscientde ce qu’il faisait au moment des faits . Et qu’il doit être jugé 2/#Sarahhalimi
— Francis Szpiner (@fszpiner) 11 juillet 2018
Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, dans un immeuble HLM du quartier populaire de Belleville, Kobili Traoré, 27 ans, s'était introduit dans l'appartement de sa voisine, Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi. Aux cris d'"Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du Coran, ce jeune musulman l'avait rouée de coups sur le balcon, avant de la défenestrer. "J'ai tué le sheitan" (le démon, en arabe), avait-il hurlé. Le meurtre de cette ancienne directrice de crèche confessionnelle, juive orthodoxe âgée de 65 ans, a suscité une très vive émotion, dans la communauté juive et au-delà.
Après plusieurs mois de bras de fer, le caractère antisémite dans le meurtre de Sarah Halimi à Paris en avril 2017 a été retenu mardi par la juge d'instruction, ce qui ne signifie cependant pas qu'il sera avéré au terme d'un procès, dont la tenue même est donc désormais incertaine.
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