Migrants en Grèce : le HCR dénonce les conditions "invivables" du camp d'Idomeni
Le Haut commissariat des Réfugiés (HCR) a dénoncé ce dimanche 13 mars "les conditions invivables" du campement improvisé d'Idomeni à la frontière de la Grèce avec la Macédoine où s'entassent plus de 14.000 réfugiés qui espèrent la réouverture de la frontière, fermée depuis une semaine. "La misère humaine a atteint son point culminant en Europe, les conditions à Idomeni sont invivables", a indiqué à l'AFP Babar Baloch, un porte-parole du HCR sur place. "La situation dépasse l'imagination et se détériore tous les jours avec la pluie, les gens souffrent", a-t-il ajouté.
Quelque 12.000 migrants et réfugiés s'entassent actuellement dans le camp d'Idomeni, d'après les données officielles publiés quotidiennement par les autorités grecques. Mais des milliers campent également dans les champs alentours, soit plus de 2.000, selon les ONG. Les conditions d'hygiène sont particulièrement mauvaises, les toilettes sont inondées et des dizaines d'enfants ont hospitalisés ces derniers jours souffrant de froid, des problèmes respiratoires et de divers virus. Une fillette syrienne de neuf ans a été atteinte d'hépatite A et hospitalisée à Thessalonique, ville proche, a annoncé samedi 12 le Centre de prévention des maladies (Keelpno), mais son état est "stable".
Vu ces conditions misérables, des centaines des réfugiés ont commencé ces derniers jours à rentrer à Athènes, d'où ils sont dirigés dans des centres d'accueil ou des hôtels. Toutefois, de nouveaux groupes de réfugiés arrivent quotidiennement à Idomeni espérant que la frontière va rouvrir. Un groupe de 200 réfugiés, des familles syriennes et irakiennes avec leurs enfants, ont à nouveau manifesté dimanche jusqu'à l'entrée du village d'Idomeni scandant "Ouvrez la frontière" dans le cadre de protestations de ce genre presque tous les jours.
Le ministère de la Politique d'immigration distribue quotidiennement des feuilles volantes en arabe, pachto et farsi aux réfugiés en les appelant à "coopérer avec les autorités grecques pour être transférés dans des centres d'accueil" loin de la frontière. "Nous espérons que les autorités grecques vont agir rapidement dans ce sens car rester là, même une minute de plus, n'est pas une option", a souligné Babar Baloch. Mais de nombreux réfugiés refusent de quitter Idomeni espérant que, lors du sommet européen du 17 mars, des décisions seront prises en leur faveur et les frontières vont rouvrir.
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