Migrants : évacuation d'un campement dans le nord de Paris
Un campement de près de 400 migrants, qui s'était reconstitué ces derniers jours sous le métro aérien dans le nord de Paris, a été évacué ce jeudi 16, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Au total 378 personnes ont été prises en charge", a-t-on appris auprès de la préfecture de région, à l'issue de cette opération qui s'est déroulée dans le calme et selon un scénario bien rodé.
Les migrants, dont beaucoup de Soudanais et quelques Afghans, ont commencé à monter peu après 7H00 dans des bus qui devaient les acheminer jusqu'à une trentaine de centres d'hébergement à Paris et en Ile-de-France. La circulation avait été coupée sur la partie nord du boulevard de La Chapelle le long du campement.
Un peu moins d'une dizaine de femmes ont également été prises en charge lors de cette opération menée par la préfecture de région, la préfecture de police, la ville de Paris et les associations dont Emmaüs et France Terre d'asile.
Mercredi, environ 80 tentes abritant 160 personnes avaient été recensées sur ce campement situé entre les stations de métro Stalingrad et La Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement. Mais comme souvent lors de telles opérations, le nombre de personnes finalement prises en charge jeudi matin s'est avéré plus élevé.
"La volonté, c'était d'agir le plus vite possible avant que le campement ne devienne trop important", a indiqué sur place Patrick Vieillescazes, chef de cabinet du préfet de région. "L'enjeu était de trouver les hébergements et là on les avait".
Les autorités voulaient éviter la répétition de précédents scénarios où les campements avaient connu une croissance exponentielle en quelques semaines avant d'être évacués.
Le 6 juin, près de 1.900 migrants avaient été évacués du campement des Jardins d'Eole, non loin du campement démantelé jeudi. Un mois plus tôt, plus de 1.600 migrants avaient été pris en charge sous le métro Stalingrad.
Sur place Adam, un jeune Soudanais, attend son tour de monter dans un bus, avec un souci: "J'ai laissé mes empreintes en Italie, je veux les annuler", explique-t-il dans un anglais rapide.
Près de lui, Mado, un autre Soudanais, explique être arrivé il y a quelques jours d'Allemagne où il a passé quatre mois, près de Hanovre. "Ils ne donnent pas de papiers là-bas, ici c'est plus facile", explique-t-il, son sac à dos près de lui, un épais bonnet de laine enfoncé sur la tête.
Avant même la fin de l'opération, des bénévoles s'activaient sur place à replier les tentes serrées sous la ligne de métro aérien. "On va les nettoyer et les entreposer", explique une jeune femme, la mairie ayant mis à disposition des collectifs un local pour ranger le matériel en bon état et propre récupéré sur les campements.
L'évacuation de jeudi est la 24e organisée à Paris depuis juin 2015, selon le décompte de la préfecture de région. La première, le 2 juin 2015, concernait déjà un campement situé sous le métro aérien à La Chapelle, à quelques centaines de mètres. Près de 500 personnes avaient alors été évacuées.
Face à l'engorgement actuel, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé au début du mois la création prochaine d'un camp humanitaire pour réfugiés dans la capitale, destiné à ouvrir d'ici la fin de l'été et dont le lieu d'implantation reste à déterminer.
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