Migrants : le parcours tragique d’Aylan Kurdi et sa famille

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AZ
Publié le 04 septembre 2015 - 16:20
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Abdallah, le père de l'enfant dont le corps a été retrouvé mort sur une plage turque.
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©Mehmet Can Meral/Sipa
Le père d'Aylan est rentré en Syrie pour enterrer ses deux fils et sa femme.
©Mehmet Can Meral/Sipa
Le petit Aylan, dont la photo a ému le monde entier, a été enterré, avec son frère aîné Galip et sa mère Rehan, ce vendredi à Kobané (Syrie) après avoir été retrouvé mort sur une plage turque mercredi 2 au petit matin. Tous les trois sont décédés en tentant de rejoindre l’Europe par la Méditerranée.

Leur destin a été tragique. Âgé de 3 ans, le petit Aylan, dont le corps sans vie a été retrouvé sur la plage turque de Bodrum en Turquie et dont la photo a fait le tour du monde, a été enterré ce vendredi à Kobané (Syrie) avec son frère aîné Galip et sa mère Rehan. Tous les trois sont morts noyés en tentant de rejoindre l’Europe par la Méditerranée, seul le père de famille a survécu. Ce dernier, qui a assisté à l’enfouissement des corps, a fait part de son émotion et a lancé un appel à l’aide afin de faire prendre conscience aux Etats de la gravité de la situation. "Je veux que les gouvernements arabes, pas les pays européens, voient (ce qu'il est arrivé) à mes enfants et en leur nom, qu'ils apportent leur aide", a-t-il dit dans une vidéo diffusée sur le site internet d'une radio locale. 

Face à la tragédie auquel il a été confronté, le père de l’enfant a raconté le parcours de sa famille qui fuyait les conflits en Syrie. Tout commence en 2012 lorsque les combats s’intensifient à Damas, la capitale syrienne. La famille Kurdi décide donc de quitter la ville pour Alep puis, quelques mois plus tard, de se rendre à Kobané, à la frontière avec la Turquie. Mais la ville, prise pour cible par le groupe Etat islamique, est le théâtre de violents combats et finit par être détruite.

C’est alors qu’ils prennent la décision de quitter définitivement la Syrie pour rejoindre la Turquie. Au même moment, ils envisagent la possibilité de partir légalement pour le Canada avec l’aide de Teema Kurdi, la sœur du père, qui vit à Vancouver depuis plus de 20 ans. Mais cette initiative se conclut par un échec. A défaut de se rendre là-bas, ils prennent le risque de rejoindre clandestinement l’Europe et d’atteindre l’île de Kos (Grèce) depuis Bodrum, en Turquie.

De là, le périple continue. Ils essaient alors de prendre la mer à plusieurs reprises, en vain. "La première fois, les garde-côtes nous ont arrêtés. Nous avons été libérés plus tard". La deuxième fois, "les passeurs nous ont fait faux bon et ne sont jamais venus nous chercher avec leur bateau", a raconté Abdallah, le père d’Aylan et Galip. La troisième tentative sera tragique. Alors qu’ils avaient réussi à s'installer dans un bateau de cinq mètres de longueur, l’eau a commencé à s’infiltrer, les gens ont eu peur puis sous l’effet de la panique les gens se sont levés et l’embarcation a chaviré, selon la version qu’a donnée le père de famille aux policiers. "J'ai pris ma femme et mes enfants dans mes bras, ils étaient morts", a raconté Abdallah, le seul rescapé du naufrage. Une histoire qui résume, à elle seule, la situation des migrants qui tentent depuis des années de fuir leur pays en guerre pour rejoindre l’Europe afin de trouver une vie meilleure.

Depuis, la photographie d’Aylan Kurdi face contre sable au bord de l’eau, qui est devenue le symbole du drame de l’immigration en Europe, a suscité des milliers de messages de sympathie et des réactions d’indignation venus du monde entier. Les ministres européens des Affaires étrangères étaient à Luxembourg ce vendredi pour tenter de répondre à cette crise migratoire sans précédent. 

 

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