Migrants : un campement d'au moins 1.400 personnes évacué à Paris

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 septembre 2016 - 11:43
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Migrants campements Stalingrad mars 2016
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L'évacuation, précédée d'un important déploiement policier, a débuté vers 7h00.
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Un nouveau campement d'au moins 1.500 migrants basé dans le nord de Paris a été évacué par les autorités. Il regroupait principalement des Soudanais, des Afghans et des Erythréens.

Un campement d'au moins 1.500 migrants dans le nord de Paris, entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad, qui grossissait depuis plusieurs semaines, a commencé à être évacué vendredi matin, dans le calme.

Soudanais, Afghans et Erythréens s'étaient installés dans une myriade de tentes et sur des matelas entre l'avenue de Flandres et le quai de Jemmapes, dans les Xe et XIXe arrondissement de la capitale, dans des conditions sanitaires et humaines très dégradées.

L'évacuation, précédée d'un important déploiement policier, a débuté vers 7h00, a constaté une journaliste de l'AFP. Le campement avait déjà été évacué le 17 août, avec près de 700 personnes prises en charge.

Au moins 1.500 migrants étaient présents vendredi matin, selon la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. "Il y a beaucoup de familles avec enfants, plus que d'habitude. Ils vont évidement être pris en charge", a-t-elle déclaré sur place à l'AFP.

Interrogée sur l'évacuation jugée par certaines associations tardive, elle a souligné une situation "compliquée", car à chaque "mise à l'abri", il faut "reconstituer des places" pour loger les migrants. Mais "on fera d'autres opérations" si nécessaire, a-t-elle promis.

Une cinquantaine de bus étaient prévus, selon la préfecture d'Ile-de-France, qui mène l'opération avec la préfecture de police, l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii) et les associations Emmaüs solidarités et France Terre d'asile.

"On a dégagé des places en centres d'hébergement d'urgence en majorité et sinon dans des gymnases", a précisé à l'AFP le préfet d'Ile-de-France, Jean-François Carenco, assurant que "tous" seraient "pris en charge rapidement".

Mais pour empêcher l'afflux de migrants qui n'étaient pas initialement présents dans le campement, habituel pour ce type d'opérations, un périmètre avait été bouclé soigneusement par les gendarmes.

Dès 6h00, des migrants se pressaient vers la place Stalingrad. "Asseyez vous! Asseyez vous!", a lancé un gendarme dans un mégaphone au groupe compact massé avenue de Flandres. Les forces de l'ordre extrayaient un à un les migrants pour les faire monter dans les bus, tentant de contenir les autres, qui poussaient derrière, inquiets de ne pas être évacués.

Ibrahim, un Soudanais, explique dormir ici depuis un mois, "toute sa vie" dans un petit sac à dos rouge serré entre ses jambes: "Dormir dans la rue est difficile. Il a plu, je suis fatigué, je veux me reposer".

"Je veux partir, aller dans un hôtel, un appartement, n'importe où, mais pas rester dans la rue", approuve Sofii, un Pakistanais.

Parallèlement à l'évacuation, les travailleurs sociaux de la mairie de Paris ont effectué "une mise à l'abri des publics vulnérables qui se trouvaient dans le quartier", selon la ville, qui a pris en charge "huit mineurs, quatre couples avec femme enceinte et 70 personnes en famille".

Le 22 juillet, près de 2.500 migrants avaient été "mis à l'abri" depuis un campement installé sur le boulevard de la Villette dans le même quartier, lors de la plus importante opération à ce jour à Paris.

Depuis juin 2015, les campements se sont régulièrement reconstitués dans les quartiers proches de la gare du Nord, alimentés par des flux soutenus en provenance de la Méditerranée et par des aller-retours entre la capitale et Calais.

Jusqu'à l'évacuation de vendredi, près de 16.000 offres d'hébergement avaient été faites par les pouvoirs publics.

Mais les opérations s'étaient ralenties avec l'été, cédant le pas à des contrôles policiers de la situation administrative visant à "préserver la salubrité et l'ordre public" et "éviter la réimplantation de nouveaux campements", mais vivement dénoncés par les collectifs de soutien.

Pour contrer l'implantation de ces campements indignes, la municipalité va ouvrir mi-octobre un centre d'accueil humanitaire, chargé de prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur des structures d'hébergement plus pérennes en régions.

Le gouvernement travaille à créer près de 9.000 places dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO), car il faudra aussi héberger les migrants venus de Calais où la "Jungle" doit être démantelée à la même période. 

 

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