Moulins : le professeur couchait avec les élèves choisies pour ses spectacles
Elles l'appelaient "papa d'amour", et se confiaient à ce professeur de chant si charismatique qui leur achetait des bijoux, des parfums, des sous-vêtements… et les invitait chez lui où il leur aurait imposé viols ou agressions sexuelles.
Ce jeudi 21 s'ouvre à Moulins le procès de Jean-Philippe Galerie, 46 ans, poursuivis pour des faits sexuels sur dix de ses anciennes élèves mineures, quand il était professeur de chant au centre scolaire catholique Saint-Benoît, dans la préfecture de l'Allier.
L'enseignant était chargé de monter des spectacles de fin d'année. Très apprécié des élèves et de leurs parents, cet homme père de quatre enfants, âgé d'une vingtaine d'années de plus que les adolescents qu'il encadrait, est accusé d'avoir usé des liens affectifs qu'il avait noués pour pénétrer l'intimité de certaines chanteuses de son groupe d'élèves. Jusqu'au dérapage.
Son modus operandi était le même pour toutes les victimes: une fois la confiance des jeunes filles obtenues, il échangeait avec elle en créant, pour chacune de ces adolescentes, une adresse email dédiée. Là, des sollicitations intimes étaient envoyées par l'enseignant: des exhibitions, des messages ambigus…
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Puis, il proposait aux jeunes filles, qui occupaient souvent les premiers rôles dans les spectacles, de venir chez lui, dans le Maine-et-Loire, pour des stages de préparation. Là commençaient les baisers, les caresses, les demandes de fellation, et les relations sexuelles non protégées, avec parfois des partenaires multiples.
Premier coups de semonce en 2010 pour l'enseignant. La famille d'une jeune fille porte plainte après la découverte d'un message explicite. Il sera condamné en 2011 pour corruption de mineure à cinq mois de prison avec sursis, et ne perdra pas son emploi dans l'établissement scolaire. Un nouveau témoignage en 2015 aboutira par contre à son arrestation et son placement en détention proviosire en 2016.
Lors de l'enquête, l'enseignant reconnaîtra sa responsabilité et donnera tous les détails sur les faits qui lui sont reprochés. L'homme, un ancien pizzaïolo reconverti en enseignant, assure, selon son avocat, être "dans une dynamique de vérité". Il justifie malgré tout ses gestes en jurant avoir été "amoureux" des jeunes filles. Element troublant, l'accusé qui s'est séparé de la mère de ses enfants et s'est depuis mis en couple avec l'une des victimes présumées (qui ne s'est pas portée partie civile). Cette dernière, majeure actuellement mais bien mineure au moment des faits, a assuré lors de l'enquête avoir été consentante.
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