Mounia Haddad, élue LREM, séquestrée par sa famille pour un mariage arrangé
Une jeune conseillère départementale LREM de Saint-Pierre-des-Corps, Mounia Haddad, a été retrouvée jeudi 19 juillet alors qu'elle était séquestrée par sa famille depuis plusieurs heures dans une des chambres du domicile familial.
La jeune femme de 29 ans entretenait des relations délétères avec ses proches depuis quelques temps. En effet, son compagnon, que sa famille n'appréciait pas car il est petit-fils de Harki, lui avait demandé sa main. "Ses parents (d’origine kabyle) auraient d’autres projets pour elle, là-bas, en Algérie. Un parti «plus convenable pour elle»" comprendre un mariage arrangé, précise La Nouvelle République.
Le mercredi 18 au matin, la jeune femme dit avoir été enlevée par son père et ses deux oncles devant le domicile de son fiancé dans les Alpes-Maritimes. Agrippée par le bras et installée de force dans une voiture, direction le domicile parental de Saint-Pierre-des-Corps.
La police intervient finalement le lendemain alors qu'une bagarre a éclaté entre la famille de Mounia Haddad et celle de son compagnon. Les forces de l'ordre découvrent alors la jeune femme séquestrée qui se précipite vers elles en demandant à être secourue. Le père de la victime, ses deux oncles et son frère ont été interpellés et placés en garde à vue.
Poursuivis pour "menace de mort écrite" et "enlèvement et séquestration de moins de sept jours", ses oncles, frère et père sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Tours le 2 août prochain. Les peines encourues vont de 3 à 5 ans de prison.
"C'est une épreuve douloureuse, personnelle et familiale. Pour elle, la décision de vivre sa vie avec l'homme qu'elle a choisi relève de sa seule liberté. Je l'assure de ma profonde sympathie dans ces moments difficiles", a fait savoir Jean-Gérard Paumier, président du Conseil départemental d'Indre-et-Loire.
"Ma cliente est extrêmement triste de la situation, elle est apeurée et inquiète des conséquences de cette procédure. Malgré cela, elle est déterminée à essayer de retrouver le cours normal de sa vie et de ses responsabilités", a fait savoir l'avocate de la victime qui s'est portée partie civile.
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