Nice : l'agresseur des trois militaires était sur écoute
L'homme était connu des services de police. Interpellé mardi 3 suite à l'agression à l'arme blanche de trois militaires à Nice devant un centre communautaire juif, Moussa Coulibaly, a été interpellé par les forces de l'ordre. Malgré une homonymie de patronyme avec l'auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otages de la porte de Vincennes, il n'y aurait à priori aucun rapport entre les deux hommes, selon plusieurs sources proches de l'enquête.
Impliqué dans plusieurs affaires entre 2006 et 2011, le suspect avait déjà fait parler de lui. Il avait été condamné à six reprises à des peines d'amende et de prison avec sursis pour des faits de droit commun refus d'obtempérer, vol, outrage et rébellion, usage de stupéfiants, dégradation. Domicilié à Mantes-la-Jolie, en région parisienne, Moussa Coulibaly habite chez ses parents. Son appartement, situé dans la cité du Val Fourré a d'ailleurs été perquisitionné mardi 3 au soir. Sa mère, sa sœur et un de ses frères ont été emmenés par la police pour être entendus.
L'agresseur des trois militaires avait été repéré mi-décembre par les services de police, alors qu'il faisait du "prosélytisme agressif" dans une salle de sport des Yvelines, selon une source proche du dossier. Mais c'est un parcours plus récent qui a interpellé les enquêteurs. Moussa Coulibaly avait commandé un billet d'avion au départ d'Ajaccio, à destination d'Istanbul, en passant par Nice, puis Rome. Cet aller simple pouvait laisser à penser un possible voyage vers la Syrie. Signalé aux autorités turques, l'homme a été refoulé du pays à son arrivée à Istanbul, avant d'être renvoyé en France, à Nice.
Interrogé par les enquêteurs de la DGSI dans le cadre d'un entretien administratif, Moussa Coulibaly n'a pas été placé en garde à vue, faute d'infraction. Les services renseignement ont alors décidé de le laisser libre, aucune charge n'étant suffisante pour ouvrir une enquête. Mis sur écoute, l'homme s'est alors installé dans un hôtel niçois, proche du quartier de la gare et de l'avenue Jean-Médecin. Selon une source proche de l'enquête, il n'aurait été en lien avec aucun réseau, ni aucune filière à Nice jusqu'à mardi et rien dans son comportement ne permettait apparemment de soupçonner un tel passage à l'acte.
De leurs côtés, les militaires blessés sont sortis de l'hôpital. Ces derniers ont reçu mardi 3 au soir la visite du Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui a parlé d'un acte "prémédité".
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