Nordahl Lelandais explique son silence et attaque la presse
Il n'a pas répondu aux questions des juges d'instruction grenoblois. La dernière audition de Nordahl Lelandais mardi 3 dans l'affaire de la mort de la petite Maëlys de Araujo n'a pas permis d'avancée notable dans l'enquête, malgré de nombreuses questions restées en suspens. L'ancien militaire a usé de son droit au silence et l'audition n'a finalement duré qu'une heure et demi environ avant que les juges ne renvoient le suspect dans sa cellule de l'hôpital psychiatrique du Vinatier à Bron, en banlieue lyonnaise.
Et celui qui a déjà reconnu son implication dans la mort de l'enfant et du caporal Arthur Noyer aurait exprimé, selon une information de BFMTV, les causes de son silence. Il sera excédé par les "fuites" dans la presse sur l'affaire.
Difficile de savoir en l'état à quelles fuites le suspect fait référence. Les derniers éléments révélés par les médias provenant effectivement du dossier datent de début juin, lorsqu'il a été révélé l'existence d'une vidéo issue du portable du maître-chien de 35 ans montrant une agression sexuelle commise sur sa petite cousine de six ans dans un lieu qui serait sa maison de Domessin. Les faits semblaient bien se confirmer lorsqu'une perquisition a été menée à son domicile le 6 juin.
Voir aussi - Nordahl Lelandais: un prédateur pédophile derrière le tueur en série présumé?
Ce nouveau dossier sera d'ailleurs le seul sur lequel l'audition du mardi 6 aura permis une avancée, puisque le trentenaire a été mis en examen pour agression sexuelle sur mineure de moins de 15 ans. Si cette affaire n'est pas un homicide, elle pourrait être capitale pour comprendre le mode de fonctionnement de l'assassin de Maëlys: ces faits de nature pédophile se sont déroulés une semaine avant la nuit du 26 au 27 août 2017, celle où la petite Maëlys a disparu en marge d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Les restes de son cadavre seront découverts cinq mois et demi plus tard sur indication du suspect, dans un secteur accidenté de la commune d'Attignat-Oncein (Savoie).
Plusieurs zones d'ombre persistent sur le meurtre de la petite fille. Nordahl Lelandais explique que l'enfant est morte "accidentellement". L'ayant emmenée dans son Audi pour voir ses chiens à Domessin (Savoie), le militaire, pour faire taire l'enfant qui paniquait, lui a asséné une gifle qui a fracturé la mâchoire de la malheureuse. Une version des faits qui dédouane le militaire d'une intention de donner la mort ou de motivations pédophiles (qui ne sont en l'état que des hypothèses). Or, l'autopsie a mis en évidence d'autres fractures suspectes au niveau du crâne sur lesquelles l'inculpé ne s'est donc pas exprimé.
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