"Nuit Debout" : la mobilisation continue place de la République pour une cinquième nuit
A la veille d'une nouvelle manifestation contre la loi El Khomri, cette réforme accusée de favoriser la précarisation, les revendications couvraient tout le spectre du champ social. "Nuit debout" est pourtant née vendredi après qu'entre 390.000 personnes selon les autorités et 1,2 million selon les syndicats eurent marché contre cette loi. Depuis lors, plusieurs dizaines de manifestants passent la nuit sur la place avant d'être délogés par les forces de l'ordre au petit matin.
Il s'agit de "construire un mouvement social fort qui rassemble tous les précaires face à l'oligarchie", un "mouvement citoyen mais pas politique", "un projet très ambitieux", explique Camille, cadre de "Nuit debout".
Sur une moitié de la place, des dizaines de personnes sont assises, tandis qu'à tour de rôle certains prennent la parole pour discourir, haranguer, ou même déclamer des poèmes, dans un mégaphone crachotant ou de vive voix. "Allez tous chercher vos tentes. On dort ici !", hurle un jeune. Une sexagénaire met en garde contre la "violence".
Un membre de la "diaspora congolaise en lutte contre la dictature de Sassou N'Guesso" dit être présent car les luttes sociales concernent "tous les résidents de France". Applaudissements de la foule. Un anarchiste appelle à un rassemblement mardi après-midi devant le Sénat contre une loi "absurde" qui va, selon lui, permettre "aux CRS de ne pas être punis s'ils tuent quelqu'un". Rires gênés.
"Il peut y avoir du folklore parfois. Mais c'est comme ça que des gens se réapproprient la parole. C'est un peu une psychothérapie de groupe. Les gens osent dire ce qu'ils pensent", juge Fanny, 40 ans, qui vient chaque soir.
A côté d'elle, Jean-Baptiste porte une pancarte indiquant d'un côté "Panamaleaks, peuples rackettés ça suffit", "Refugees welcome" (bienvenue aux réfugiés) de l'autre, tout en parlant à un homme qui le filme avec son téléphone portable.
Leur conversation passe en direct sur le site "Périscope". "Les peuples en ont marre d'être pris pour des cons. Plus on est de fous, plus on va gagner", commente Jean-Baptiste.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.