Paris : la région demande l'évacuation d'un lycée désaffecté occupé par des migrants
Selon le collectif La Chapelle Debout qui les soutient, 150 migrants ont investi le lycée professionnel Jean-Jaurès, après avoir quitté à minuit le campement sauvage situé à proximité de la station de métro Stalingrad.
Vendredi après-midi, les occupants de diverses nationalités - afghane, yéménite, soudanaise, érythréenne, somalienne notamment, selon le collectif - avaient déployé sur le bâtiment une banderole "Un toit, des papiers pour tous les réfugiés", a constaté une journaliste de l'AFP sur place.
Selon un bénévole qui "n'appartient à aucune association", il s'agit uniquement d'hommes et ils ont sur place l'eau et l'électricité.
La région Ile-de-France a annoncé avoir "saisi le préfet de police pour demander l'évacuation immédiate de ce lycée qui doit accueillir, après une phase de réfection, les élèves et personnels du lycée régional du bâtiment et des travaux publics actuellement situé dans le XVe arrondissement", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
"La région portera plainte pour les infractions commises et les éventuelles dégradations qui pourraient découler de cette occupation illégale", a-t-elle ajouté.
Le préfet d'Ile-de-France et préfet de Paris, Jean-François Carenco, a également "dénoncé très fermement (cette) occupation sauvage".
"Dans ce pays, c'est la loi qui commande, pas la force. Ils s'attaquent à un établissement non pas vide mais en travaux. C'est une honte. La France est une terre d'asile mais pas une terre de pagaille", s'est-il indigné auprès de l'AFP, estimant que "ces gens sont manipulés" par des collectifs.
Selon la préfecture, 18 opérations de mise à l'abri de migrants présents sur des campements à Paris ont eu lieu depuis le 1er juin 2015, donnant lieu à la mobilisation de 6.453 places d'hébergement.
Ces migrants font partie d'un campement sauvage de "plus de 450 personnes", selon Valérie Osouf du comité La Chapelle Debout, campement installé sous les voies du métro aérien à proximité de la station Stalingrad.
Ce site a déjà été évacué à plusieurs reprises, la dernière fois le 30 mars, mais le campement s'y reconstitue régulièrement.
"Les conditions de vie y sont insalubres, il y a des cas de pneumonie, de tuberculose, de gale. Et il y a beaucoup trop de monde, ça crée des tensions", a déclaré à l'AFP Valérie Osouf.
"Le but (de l'occupation) est de mettre (la maire de Paris) Anne Hidalgo face à ces déclarations, quand elle dit qu'Angela Merkel a sauvé l'honneur de l'Europe en accueillant des réfugiés. Si elle a honte, qu'elle ouvre des gymnases, des endroits pour les accueillir dans des conditions dignes. Cette action est un levier pour entamer une négociation", a-t-elle expliqué.
Elle réclame aussi une harmonisation des procédures: "L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) pratique une politique de quotas selon les pays, alors que les procédures doivent être menées sur des critères strictement individuels. Certaines demandes sont traitées en trois semaines, d'autres en huit mois sans que l'on sache pourquoi. Il y a une opacité qu'on n'explique pas".
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