Patrick Henry : la justice statue ce jeudi sur sa demande de libération conditionnelle
Patrick Henry, condamné en 1977 à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d'un enfant, va-t-il sortir de prison ? La cour d'appel de Paris rend ce jeudi 31 mars sa décision sur sa demande de libération conditionnelle.
Détenu durant près de 40 ans, Patrick Henry saura le jour de ses 63 ans si les juges lui accordent ou non cette libération, acceptée en janvier par le tribunal d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne) mais bloquée par l'appel du parquet. Lors de l'audience en décembre au centre de détention de Melun, celui qui fut dans les années 1970 un symbole de la lutte pour l'abolition de la peine de mort avait convaincu les magistrats qu'il avait su tirer les leçons de l'échec de sa réinsertion en 2001-2002.
Le tribunal lui avait accordé le 7 janvier cette nouvelle libération, soumise à la réussite d'un parcours de probation: permissions de sortie sur trois mois, six mois dans un centre de semi-liberté à Lille puis dix mois sous bracelet électronique, et sept ans de suivi. Le parquet avait fait appel le jour même, jugeant l'accompagnement pas "assez encadrant". "Plus cadrant, c'est la prison", s'était offusquée Me Carine Delaby-Faure, son avocate. Elle avait de nouveau plaidé le 25 février devant une cour d'appel de Paris "assez réservée" et "pressante" dans ses questions, lors d'une audience à huis clos en présence de Patrick Henry. "Je reste néanmoins confiante", a déclaré Me Delaby-Faure à l'AFP: "La décision de première instance était si bien motivée que la cour va avoir du mal à trouver des motifs pour l'infirmer."
L'avocate lilloise met notamment en avant le succès, aux dire des médecins, de la psychothérapie suivie pendant six ans par Patrick Henry après son retour en prison. "Les choses ne peuvent pas mieux évoluer: s'il ne sort pas maintenant, il ne sortira plus jamais", avait-elle dit en février. Le délibéré doit être rendu jeudi à 13h30 lors d'une audience à huis clos de la cour d'appel de Paris. "Si c'est non, nous nous pourvoirons en Cour de cassation", affirme l'avocate de Patrick Henry, "épuisé par cette procédure" lancée en juillet 2014 après le refus d'une grâce présidentielle.
Condamné à la réclusion à perpétuité en 1977 pour le meurtre de Philippe Bertrand, un enfant de sept ans, Patrick Henry avait échappé de justesse à la peine de mort, grâce notamment à la plaidoirie de son avocat Robert Badinter. Il avait obtenu la liberté conditionnelle après 25 ans de prison, sortant en mai 2001 sous les feux des médias. Devenu un visage de la réinsertion, il avait cassé cette image par un vol à l'étalage en juin 2002. Son arrestation en Espagne en octobre de la même année, en possession de près de 10 kg de cannabis, l'avait ensuite ramené en prison.
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