#PayeTaPolice : un blog sur la prise en charge des victimes de violences sexuelles
Le collectif féministe Le Groupe F a recensé plus de 500 témoignages de femmes se disant mal prises en charge par la police lors de leur dépôt de plainte alors qu'elles avaient subi des violences sexuelles.
L'association a regroupé toutes ces déclarations sur un Tumblr, site de microblogging, appelé Paye ta police.
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Ainsi Le Groupe F compte lutter contre les actes sexistes et culpabilisateurs dont certains policiers font preuve face à des femmes qui se disent victimes de viol, d'agression ou de harcèlement sexuel.
Certains témoignages glaçants ont été partagés des dizaines de fois sur les réseaux sociaux. Selon le collectif, les déclarations collectées "concernent la quasi-totalité des départements" français.
Une femme a par exemple détaillé le "parcours (…) extrêmement chaotique" qu'elle a emprunté lorsqu'elle a porté plainte contre un ami du lycée qui avait abusé d'elle.
"Ils (les policiers) ont aussi auditionné ma mère en lui posant des questions comme «Regarde-t-elle souvent du porno?», «Quelle est sa relation avec son père? », «A-t-elle eu beaucoup de petits copains? », «Est-elle provocante dans sa façon d'être et de s'habiller?»".
La culpabilisation des victimes ressort d'ailleurs dans de très nombreux témoignages. Tenues ou comportements jugés provocants par les policiers ne sont pourtant pas une raison pour refuser d'enregistrer une plainte ou même excuser ou minimiser la culpabilité présumée du violeur ou de l'agresseur ("Vous n'allez pas gâcher sa vie pour ça?").
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"Une femme n'est jamais responsable des violences qu'elle subit. Jamais", martèle le collectif Le Groupe F sur les réseaux sociaux. Il incite aussi les internautes à partager les témoignages ou directement témoigner de leur propre expérience avec le hashtag (mot dièse) #PayeTaPlainte.
Dans un rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publié en octobre 2016, il était estimé que chaque année, près de 84.000 femmes de 18 à 75 ans et 14.000 hommes étaient victimes de viol ou de tentative de viol en France.
Dans la très grande majorité des cas (neuf sur dix), les victimes ne portaient pas plainte. Un violeur sur cent serait finalement condamné.
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