Pédophilie dans le diocèse de Lyon : le cardinal Barbarin reconnait des "erreurs"
Le cardinal Philippe Barbarin, confronté à un scandale de pédophilie et d'agressions sexuelles dans son diocèse de Lyon, a reconnu ce lundi 25 "des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres", selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion du clergé lyonnais. Deux cent vingt prêtres ont participé à cette réunion à huis clos à Ecully (Rhône), au cours de laquelle une victime du père Bernard Preynat, mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles commises sur des scouts il y a plus de 25 ans, est venue donner son témoignage, selon la même source.
"Le cardinal a notamment reconnu que le diocèse avait commis des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres", a souligné le communiqué. "Il est apparu que, dans la connaissance de certains faits, on n'avait pas tous les éléments. Nous avons manqué à nos obligations d'investigation, de recherche de la vérité", a souligné lors d'une conférence de presse à l'évêché Yves Baumgarten, vicaire général modérateur du diocèse.
Interrogé sur d'éventuels appels à la démission du cardinal, le vicaire a répondu que certains prêtres étaient favorables à une mise en retrait le temps des enquêtes judiciaires, mais que la grande majorité d'entre eux était favorable à la poursuite de la mission de l'archevêque. Mgr Barbarin, parmi d'autres responsables religieux, est visé par deux enquêtes pour non-dénonciation d'agressions sexuelles.
Le diocèse a annoncé la mise en place d'une cellule d'écoute et d'un collège d'experts, déclinaison locale d'une série de mesures lancées mi-avril par l’Église catholique de France afin de faire la lumière sur la pédophilie dans ses rangs, y compris sur les faits les plus anciens. Ce collège composé d’un magistrat, d’un psychiatre, d’une psychanalyste, d’un médecin, d’un canoniste, d’une assistante sociale, d’un père et d’une mère de famille ainsi que du vicaire général modérateur, va "étudier et analyser le cas de certains prêtres dont la situation est problématique au regard de leur activité pastorale, de la loi civile ou canonique dans le domaine affectif et sexuel". Ce collège rendra ses avis le 30 juin.
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