Pédophilie ou "relation" ? Un enseignant mis en examen pour viol sur mineur
Aucun fait n'a été relevé dans le cadre scolaire, mais bien sûr l'affaire inquiète, le quadragénaire accusé de viols et agressions sexuelles sur mineur étant professeur des écoles à Sète (Hérault). Il a été mise en examen vendredi 16.
L'affaire aurait débuté en 2014. L'homme aurait alors noué des liens via Internet avec un mineur aujourd'hui âgé de 16 ans mais qui n'en avait que 12 à l'époque. S'en serait suivie une relation de plusieurs années impliquant des actes sexuels, jusqu'à ce que la justice en ait connaissance et intervienne. L'homme a été interpellé jeudi 15.
L'affaire soulève désormais plusieurs questions. En effet, selon Midi Libre, le garçon aurait affirmé en ligne avoir 15 ans dès les premiers échanges. Hors, les relations consenties entre majeurs et mineurs âgés d'au moins 15 ans ne sont répréhensibles que si l'adulte exerce une forme d'autorité sur l'adolescent. L'enseignant pourrait donc arguer avoir de bonne foi pensé que le garçon avait 15 ans. Une excuse qui n'est que très rarement retenue.
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Il faudrait que les relations sexuelles aient été "consenties" pour ne pas relever du viol mais de l'atteinte sexuelle, punissable de cinq ans de prison. On ignorait ce mardi 20 comment la justice avait été mise au courant de ces faits et notamment si l'adolescent avait dénoncé un viol ou évoqué des relations consenties. C'est en tout cas pour viols, agressions sexuelles et corruption de mineur que l'enseignant a été mis en examen. Il lui est également interdit d'entrer en contact avec des mineurs et donc d'exercer sa profession. "Il n'y a aucun élément dans l'enquête qui indique que les faits puissent être liés à l'école ou aux enfants qui y sont scolarisés", a précisé le procureur.
La possibilité pour un mineur de consentir à une relation sexuelle avec un adulte a été l'enjeu d'un long débat autour de la loi "Schiappa". Aucun âge minimum n'est requis mais désormais la "vulnérabilité" de la victime peut être considéré comme un élément prouvant l'absence de consentement . Au moins une partie des faits étant cependant antérieurs à cette loi, elle pourrait ne pas s'appliquer en la matière.
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