Plaintes de Foodwatch après des contaminations liées aux pizzas Buitoni et aux chocolats Kinder
L'association Foodwatch France a annoncé jeudi le dépôt de deux plaintes à Paris après des contaminations à des bactéries liées à la consommation de chocolats Kinder, du groupe Ferrero, et de pizzas surgelées Buitoni, propriété de Nestlé.
Ces deux plaintes, déposées jeudi après-midi au pôle santé publique du parquet de Paris, visent sept infractions dont "mise sur le marché de produits préjudiciables à la santé, mise en danger de la vie d'autrui et tromperie aggravée".
Foodwatch France entend dénoncer "l'irresponsabilité de ces deux géants de l'agroalimentaire" et "casser le climat d'impunité face à ces multinationales".
"Nestlé et Ferrero doivent rendre des comptes", a estimé l'association dans un communiqué.
La plainte concernant la consommation de chocolats Kinder a été déposée avec deux familles de deux fillettes, nées en 2013 et 2016, tombées malades après avoir mangé des œufs.
L'une d'elles, Louna, 6 ans, a été "hospitalisée en urgence pédiatrique pour intoxication à la salmonelle" ayant entraîné une myocardite, a relaté Foodwatch.
Début avril, à l'approche des fêtes de Pâques, le géant italien de la confiserie Ferrero avait procédé au rappel de tous les produits fabriqués dans son usine d'Arlon, en Belgique, après le signalement de dizaines de cas de salmonellose possiblement liés à la consommation de ses produits chocolatés dans plusieurs pays d'Europe.
Me Jérémy Kalfon a indiqué à l'AFP avoir déposé depuis avril une quinzaine de plaintes auprès du parquet de Rouen, siège du groupe en France.
"J'ai trop de plaintes avec un certain nombre de certitudes: les périodes d'incubation sont les bonnes, il y a à chaque fois de la salmonelle, j'ai les factures et les emballages. Et on sait que Ferrero a caché pendant des mois la présence de salmonelle dans son usine", a précisé Me Kalfon.
L'avocat réclame l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris, compétent pour les infractions portant atteinte à la santé.
La seconde plainte de Foodwatch vise le groupe Nestlé et sa gamme de pizzas Fraîch'Up, contaminées à la bactérie Escherichia coli.
Un juge d'instruction parisien est saisi depuis le 12 mai de ce scandale sanitaire, qui a causé la mort de deux enfants.
L'association a publié jeudi une lettre ouverte "pour envoyer ce message: Nestlé, Ferrero, toutes les multinationales doivent prendre au sérieux les droits des consommateurs", a indiqué Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France lors d'un point presse devant le tribunal avant de déposer les plaintes.
Pour l'avocat de l'association, Me François Lafforgue, "ce sont deux affaires similaires, qui ressemblent à (la contamination en 2017 aux salmonelles de lait infantile du groupe) Lactalis".
"Les leçons n'ont pas été tirées", a-t-il regretté, disant attendre que "ces agissements soient condamnés avec des peines exemplaires".
Selon un dernier bilan de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) au 18 mai, 324 cas - 266 confirmés et 58 probables - de salmonellose ont été recensés dans treize pays européens.
Les enfants de moins de 10 ans sont les principales victimes de cette infection mais aucun décès n'a été recensé à ce stade, selon l'EFSA.
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