Polémique : un chasseur paye 100.000 euros pour tuer une espèce menacée
La polémique enflait ce mercredi 13 après l'identification d'un riche chasseur américain posant à côté de la dépouille d'un Markhor, bovidé emblématique du Pakistan très rare. Si la chasse de cette espèce "quasi-menacée" est légale, certains dénoncent le fait de tuer pour le plaisir sans nécessité de régulation.
Un chasseur qui paye une somme improbable pour le plaisir de tuer un animal d'une espèce particulièrement rare. L'affaire a provoqué de nombreuses réactions indignées via les réseaux sociaux. Du côté des autorités, on invoque le fait que cette chasse est légale et rapporte d'importants revenus au pays et aux populations.
L'homme à l'origine de la polémique se nomme Bryn Kinsel Harlan, l'animal en question est un Markhor, un bovidé de la famille des chèvres qui vit dans l'Himalaya et est considéré comme emblématique du Pakistan.
Selon l'Indian Express, l'homme que l'on peut voir fièrement poser à côté de la dépouille d'un imposant Markhor aurait déboursé pas moins de 110.000 dollars (un peu moins de 100.000 euros) pour chasser l'animal. Une pratique qui relève pour beaucoup purement et simplement du plaisir de tuer puisqu'aucune nécessité de régulation de l'espèce ne peut être invoquée.
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En 2011, le Markhor était classé comme "en danger" sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), soit juste avant le stade "en danger critique" et "éteint à l'état sauvage". Depuis cependant, la population est en augmentation et le statut de l'espèce a été réévalué deux barreau plus haut à "quasi-menacée".
Les autorités pakistanaises invoquent cette meilleure santé des Markhor pour expliquer l'autorisation de la chasse -moyennant une importante somme- de 12 mâles par an. L'argent récolté est une manne non négligeable dans un pays où le salaire moyen dépasse à peine les 200 euros. Ainsi, 20% des sommes récoltés sont censées aller à la protection de la faune et le reste aux populations locales.
De nombreux pays où le niveau de vie est faible proposent à de riches chasseurs des safaris leur permettant d'abattre des espèces rares. L'exemple le plus célèbre est celui de la chasse à l'éléphant d'Afrique, autorisée dans certains pays alors que le statut de l'espèce estplus préoccupant que celui du Markhor.
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