Policière noyée dans la Seine : deux de ses collègues mis en examen
Deux policiers de la brigade fluviale de Paris ont été mis en examen lundi 17 pour homicide involontaire. Leur réaction est mise en cause dans le drame qui a coûté la vie à leur jeune collègue en janvier 2018, lors d'un exercice sur la Seine.
Le 5 janvier 2018, Amandine, policière au sein de la brigade fluviale de Paris âgée de 27 ans, disparaissait dans la Seine au cours d'un exercice. Les questions sur les conditions dans lesquelles cet entraînement avait été réalisé –pendant une crue hivernale du fleuve parisien- avaient rapidement été soulevées. Plus de 16 mois après les faits, deux policiers ont été mis en examen pour homicide involontaire.
Outre les conditions très défavorables et le fait que la jeune femme était novice en la matière, le comportement et la réaction de ses collègues avaient été mis en cause. Le chef de bord aurait eu "le nez sur son téléphone portable" au moment des faits.
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Amandine, équipée d'une bouteille et d'une ceinture de plomb était assurée par une ligne de vie. La procédure veut qu'un plongeur en difficulté se déleste de ce matériel lourd puis gonfle son gilet pour remonter à la surface. Ce n'est qu'alors qu'un autre policier peut lui venir en aide.
Mais selon les éléments de l'enquête rapportés, un de ses collègues s'est immédiatement jeté à l'eau, sans prendre la peine de s'équiper, et s'est lui-même retrouvé en difficulté. Le second aurait alors lâché la ligne de vie pour lui venir en aide. "Amandine a été livrée à la Seine avec un équipement d’une quarantaine de kilos, et elle n’est pas parvenue à gonfler son gilet. Elle a coulé à pic", avait dénoncé le syndicat de policiers Unsa.
Les parents de la victime ont porté plainte avec constitution de partie civile. L'homicide involontaire (par imprudence ou manquement à une obligation de sécurité) est punissable de trois ans de prison, cinq ans lorsqu'il résulte d'une "violation manifestement délibérée" d'une loi ou d'un règlement.
"Cette mise en examen qui a mis à jour la déliquescence de cette unité « respirant la testostérone » –composée principalement d’hommes, 94 pour 9 femmes–, selon une policière, pourrait être le coup fatal… Depuis la mort d’Amandine, la «Fluv», jadis l’un des fleurons de la police parisienne, voit les demandes de mutation se succéder", note Le Parisien.
Déjà en avril 2018, Le Canard enchaîné avait contredit la version de la préfecture qui avait évoqué d'abord un exercice prévu de longue date et impliquant une policière expérimentée.
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