Prison : les violences des détenus radicalisés se multiplient
L'agression de deux gardiens par un détenu radicalisé à la prison d'Alençon est considérée par les autorités comme un acte terroriste. Depuis le début de l'année, des violences impliquant des détenus aux profils similaires ont été signalées à plusieurs reprises.
Un détenu "radicalisé" a poignardé deux surveillants ce mardi 5 au matin au sein de l'unité familiale de la prison ultrasécurisée d'Alençon. Il s'est ensuite retranché avec sa compagne, enceinte et qui venait lui rendre visite.
Une agression particulièrement violente qui fait suite à des précédents cas de violences impliquant des détenus connus pour leur radicalisation. Rien que depuis le début de l'année, trois épisodes concernant de tels profils ont été rapportés, provoquant la colère des syndicats.
Le 11 janvier dernier, un détenu avait agressé deux surveillants pénitentiaires, leur donnant plusieurs coups de poing au visage, à la prison d'Osny (Val-d'Oise). Les faits s'étaient produits dans le quartier d'isolement du centre pénitentiaire et avaient, selon FO pénitentiaire, été perpétrés par un individu "considéré comme extrêmement dangereux et radicalisé".
Voir: Un détenu radicalisé poignarde grièvement deux surveillants à la prison d'Alençon
Fin février, c'est une autre forme de violence, moins spectaculaire mais plus inquiétante qui s'était manifestée à travers un détenu radicalisé. Celui-ci s'était vanté peu avant sa sortie d'être prêt à "tuer des flics". Une perquisition avait été menée à son domicile et un pistolet-mitrailleur ainsi que des munitions y avaient été découverts dans un faux plafond.
Enfin, 72 heures seulement avant Alençon, deux surveillants avaient été agressés samedi 2 à la prison de Val-de-Reuil, dont un à coups de chaise. Là encore, il s'agissait d'un individu "au profil psychiatrique et suivi pour radicalisation", selon FO pénitentiaire.
Déjà début 2018, une succession d'agressions mettant en scène des prisonniers connus pour leur radicalisation avait conduit les surveillants à un mouvement de grève. Une situation qui semble se répéter puisque FO a appelé ce mardi au blocage "de tous les établissements pénitentiaires" dès mercredi 6.
Le profil de détenu radicalisé ne suffit pas pour les autorités à parler d'acte terroriste puisque ces violences peuvent relever de la vie "quotidienne" en prison. Depuis 2016, seules deux agressions de gardiens ont été considérée par la Justice comme motivées par l'idéologie terroriste.
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