Procès de passeurs de migrants à Dunkerque : des peines jusqu'à 6 ans de prison
Le tribunal a suivi en grande partie les réquisitions du parquet, se prononçant de manière plus sévère à l'égard du "cerveau" du réseau mais relaxant une sixième personne, un chauffeur de taxi du Dunquerkois.
Tous étaient poursuivis pour "aide à l'entrée et au séjour illégal en bande organisée" pour des faits s'étalant d'août 2015 et février 2016.
Le "cerveau" du réseau, un Iranien surnommé "Kapa", en fuite et toujours recherché par les services de police, a écopé de la peine la plus lourde: six ans de prison ferme assortie d'une amende de 50.000 euros. Un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre.
Deux autres passeurs kurdes, un Iranien et un Irakien, qui étaient chargés de trouver des migrants pour le premier et de les acheminer vers une aire de repos de camions pour le second, ont tous deux été condamnés à deux ans de prison avec des peines d'amende de 10.000 et 8.000 euros.
L'Irakien Zidan, présent lors du procès, n'a pas nié son implication mais s'est dit "contraint par +Kapa+ de travailler" et a estimé n'avoir gagné "que 5.000 euros" de son activité de passeur exercée entre début décembre 2015 et mi-février 2016.
Ces individus, qui opéraient autour du camp de migrants de Grande-Synthe (Nord), proposaient des passages variant de 3.500 livres (4.400 euros) -sans la complicité des chauffeurs- à 8.000 livres (10.100 euros) pour des transports "garantis", avec la complicité des chauffeurs.
Deux autres individus, des Français gérants un café dans le centre de cette ville du Nord et qui étaient sous contrôle judiciaire n'étaient pas présents au tribunal ni représentés. Ils ont été condamnés à deux ans ferme et 20.000 euros d'amende pour le premier et 5.000 pour le second. Tous les deux ont également interdiction d'exploiter durant cinq ans tout débit de boissons.
Enfin, une dernière personne, un chauffeur de taxi du Dunquerkois, a été relaxée. L'homme était accusé d'avoir effectué des courses avec des migrants pour les déposer à un hôtel ou à l'ancien camp du Basroch de Grande-Synthe. Le tribunal a estimé qu'il n'avait pas commis d'infraction, ne surfacturant pas ses courses et n'ayant amené personne aux points de départ des camions.
Le réseau a été démantelé mi-février par la Police aux Frontières près de Grande-Synthe qui accueillait jusqu'à début mars un camp insalubre où vivaient dans des conditions très précaires près de 1.500 migrants, en grande partie kurdes.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.