"Proxénétisme des cités" sur des mineures : 12 hommes condamnés
Les plus jeunes prostituées avaient 14 ans. Douze hommes ont été condamnés à des peines allant de six mois avec sursis à trois ans et demi de prison ferme pour proxénétisme aggravé par le tribunal correctionnel de Paris, mardi 3.
Ces hommes, âgés de 22 ou 23 ans, ont organisé la prostitution de 27 jeunes filles dont 17 mineurs. Ils les recrutaient en passant par les réseaux sociaux, visant des adolescentes "en détresse" selon les mots de la présidente du tribunal rapportés par Le Figaro.
Une fois les jeunes filles recrutées, certains des prévenus les prenaient en photo en sous-vêtements afin de les poster, toujours sur les réseaux sociaux. Les rencontres avec les clients avaient ensuite lieu dans des appartements loués à la semaine ou des hôtels, notamment à Clichy (Hauts-de-Seine), Juvisy-sur-Orge (Essonne) et en Belgique. Des passes qui auraient rapporté 7.000 euros par semaine pour quatre filles, une somme dont celles-ci ne voyaient qu'une petite partie.
Seules deux d'entres elles se sont constituées partie civile. Elles ont reconnu avoir été consentantes pour participer à ce "business", mais le tribunal a également relevé des éléments d'intimidation ou de pression, comme un proxénète qui vient chercher son "employée" à la sortie du collège alors que celle-ci cherche à arrêter.
Les peines requises ont été aussi variables que les rôles de chacun - du simple "informaticien" postant les annonces, aux gérants du réseau en passant par ceux chargés de la surveillance ou des locations. Parlant du "fléau du proxénétisme des cités", le procureur a réclamé de huit mois à sept ans de prison, pour des faits dont les plus graves (proxénétisme commis à l'égard d'une mineur de 15 ans) sont punissables de 15 ans de prison.
"Depuis quelques années, aux côtés des réseaux criminels étrangers de traite d’êtres humains, les affaires portant sur des faits de proxénétisme des cités se multiplient", avait alerté mi-jui ndans une tribune la procureure générale de la cour d'appel de Paris Catherine Champrenault.
Voir: La procureure générale de Paris alerte sur "la prostitution des cités"
Selon la magistrate, cette activité "procède à la fois d’une avidité pour l’argent et d’une banalisation à l’extrême de l’acte sexuel exacerbée par l'explosion de la pornographie". "Considérée comme lucrative et peu complexe, (elle) attire des jeunes qui entretiennent des situations d’ambiguïtés amoureuses laissant aux jeunes filles l’illusion de croire qu’elles ne sont pas des prostituées et aux garçons, qu’ils ne sont pas leurs proxénètes".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.