Qui est Sven Mary, l'avocat qui défend Salah Abdeslam ?
Il est l'un des pénalistes les plus médiatiques mais aussi l'un des plus doué de Belgique. L'entourage de Salah Abdeslam, dont la cavale a pris fin vendredi 18, a choisi l'avocat Sven Mary pour le défendre. Ce dernier, âgé de 43 ans s'est souvent illustré ces dernières années dans diverses affaires médiatiques et appartient à un petit groupe d'avocats connus pour être aussi bien des "ténors du barreau" que "des avocats procéduriers", selon les médias belges.
Adepte des procès de rupture, c'est à dire où la défense consiste principalement à répondre non pas sur le terrain juridique mais sur le terrain politique, Sven Mary est également connu comme un avocat "du milieu". Ce type de défense a été popularisé par le sulfureux avocat français, Jacques Vergès.
Mary a notamment assuré la défense du chef du groupuscule salafiste Sharia4Belgium, Fouad Belkacem ou de Marc Lelièvre, un complice de Marc Dutroux. Il a aussi accepté comme client Kapplan Murat, dit le "Roi de l'évasion" ou encore Nordine Amarani, le "Tueur fou de Liège".
Très vite après avoir été désigné comme défenseur d'Abdeslam, Sven Mary a mis en place sa stratégie. Il a affirmé que son client est prêt à collaborer avec la justice, mais qu'il se battrait contre l’extradition de son client vers Paris. Il a ainsi déclaré que la Belgique doit "cesser de s’agenouiller" devant la France.
Dimanche 20, Sven Mary a annoncé son intention de porter plainte contre le procureur de Paris François Molins pour violation du secret de l’instruction. "Il a violé le secret de l'enquête. Jusqu'à présent, personne n'avait donné de détails sur l'enquête, seulement sur l'état médical de mon client et sur le déroulement de la procédure à venir", a-t-il argué au quotidien néerlandophone De Standaard. Un détail de procédure qui ne remet pas en cause le futur transfert d'Abdeslam aux autorités françaises, mais qui pourrait lui faire gagner entre deux et trois mois de répit pour préparer sa défense.
Sven Mary a toutefois posé une condition pour accepter de défendre son client: que Salah Abdelslam ne nie pas sa présence à Paris le 13 novembre. Ce que son client a reconnu dès son premier interrogatoire. "J'ai choisi mon métier et ma spécialité et j'assume", expliquait le pénaliste dans la presse locale. "Les attentats parisiens m'ont révulsé et j'ai des idées personnelles au sujet du djihadisme qu'on ne m'enlèvera pas de la tête. Mais mon mandat est de défendre les personnes qui me demandent de le faire". Sur le site de son ancienne université, Sven Mary se dit prêt à défendre tout le monde, "à l'exception de l'extrême-droite".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.