Reconstitution : ces 39 minutes où Lelandais a tué la petite Maëlys

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La rédaction de France-Soir
Publié le 25 septembre 2018 - 14:04
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La zone industrielle et commerciale de Pont-de-Beauvoisin (Savoie).
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©Capture d'écran Google Maps
La petite Maëlys a-t-elle été tuée sur la zone industrielle et commerciale de Pont-de-Beauvoisin?
©Capture d'écran Google Maps
La reconstitution du meurtre de Maëlys dans la nuit de lundi à mardi a apporté un nouvel élément: Nordahl Lelandais, le meurtrier de l'enfant, s'est rendu avec la petite fille dans une vaste zone commerciale, déserte la nuit du drame, entre la salle des fêtes où l'enfant a été enlevée et le domicile du suspect. Le meurtre a pu être commis dans l'une des impasses du secteur pendant les 39 minutes lors desquelles le suspect a quitté la noce avec la fillette, mais dont il est revenu seul.

Durant les sept heures qu'a duré la reconstitution du meurtre de la petite Maëlys de Araujo, la presse a été tenue à l'écart au maximum, pour éviter les fuites, hantise de l'instruction depuis le début de l'affaire. S'il est difficile de savoir avec exactitude ce que Nordahl Lelandais a dit aux juges, un nouveau lieu est apparu dans l'enquête sur la mort de l'enfant: la zone industrielle et commerciale de Pont-de-Beauvoisin (côté Savoie), entre le domicile du meurtrier et la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, côté Isère.

C'est à cet endroit que le cortège s'est déplacé après la première phase -en présence des parents de l'enfant- dans la salle des fêtes où se déroulait le mariage et où Lelandais a fait monter sa petite victime dans son Audi A3.

Nordahl Lelandais s'est donc rendu dans cette grande zone commerciale qui fourmille de voitures le jour, entre les supermarchés et les entreprises quittant le centre-ville, mais qui offre la nuit un espace désertique ou les parkings vides se succèdent aux hangars, dans un silence seulement interrompu par les rares voitures circulant sur la route filant vers Chambéry. Celle qu'a donc prise Nordahl Lelandais. Mais, au lieu de tourner immédiatement à Domessin pour rentrer chez lui, c'est dans une impasse de ce secteur désert –à deux pas de la gendarmerie- que s'est engouffrée l'Audi A3 avec la fillette sur le siège passager.

En l'état des éléments connus, il est impossible de dire si c'est à ce moment-là que la fillette a été mise à mort, soit par une gifle comme l'affirme le suspect, soit d'une autre manière encore indéfinie comme le soupçonnent les enquêteurs. Mais c'est sans doute sur ce lieu que le drame s'est noué, et non pas dans un cabanon en contrebas de sa maison, même si la zone commerciale que domine un magasin Hyper U n'est qu'à quelques centaines de mètres du domicile familial des Lelandais. Cette maison toute proche où Nordahl était ensuite rentré pour changer son bermuda "tâché" avant de repartir à la noce, où la fête avait laissé place à l'angoisse des convives cherchant l'enfant disparue hélas déjà morte.

Voir aussi: Affaire Maëlys - Pont-de-Beauvoisin entre colère, "peine de mort" et thèse du "réseau"

L'enquête a montré que Nordahl Lelandais a mis son téléphone mobile en mode avion entre 2h46, à son départ de la salle des fêtes, et 3h25, à son retour. Soit 39 minutes pendant lesquelles il a emmené la fillette, l'a tuée, a dissimulé son corps, est rentré chez lui, a changé de bermuda et est reparti au mariage. Il faut approximativement, de nuit, dans les rues désertes de Pont-de-Beauvoisin, quatre à cinq minutes au maximum pour se rendre dans l'impasse de la zone commerciale, et à peine une minute à partir de là pour rallier ensuite son domicile de Domessin. En comptant aussi les quelques minutes pour changer de vêtements et peut-être échanger quelques mots avec sa mère, éveillée lorsque son fils est rentré (elle a d'ailleurs été convoquée pour la reconstitution), cela laisse un laps de temps de 20 à 25 minutes pour commettre le meurtre, dont les détails restent encore flous. Le mobile également n'est pas encore établi avec certitude malgré les éléments connus.

Pourquoi Nordahl Lelandais, qui a déjà reconnu avoir tué le caporal Arthur Noyer quatre mois plus tôt, et qui est accusé une semaine auparavant d'avoir abusé sexuellement de sa petite cousine (il reste présumé innocent), s'en est-il pris à Maëlys? Même si des examens complémentaires seraient en cours, l'instruction n'a pas, à ce stade, confirmé une éventuelle atteinte sexuelle sur le cadavre de l'enfant.

Lire aussi:

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