Reims : un "camp d'été décolonial" accusé de racisme anti-blancs
Après celle du Burkini, c'est la nouvelle polémique estivale: la tenue à Reims à parti de ce jeudi 25 d'un "camp d'été décolonial", lequel, comme il est indiqué sur le site de l'évènement, est destiné aux jeunes "concernés par le racisme d'Etat", et "s’inscrit dans la tradition des luttes d’émancipations décoloniales anti-capitalistes et d’éducation populaire".
Des termes qui ont vite été traduits par une simple interdiction de l'accès aux "blancs". Les organisatrices de l'évènement n'ont cependant a aucun moment utilisé ces mots, "pour la simple et bonne raison que ça ne veut pas dire grand chose. (...) Ainsi, on peut être arabe, avoir +la peau blanche+ et être impactée par le racisme d’État, de même qu’une blanche convertie à l’islam et ayant fait le choix de porter le voile sera renvoyée à une assignation raciale", expliquent-elle dans un "dialogue fictif avec elles-mêmes" qu'elles ont mis en ligne. Il n'en reste pas moins que ce qu'elles appellent la "non-mixité politique de l'évènement", a été maintenue et même assumée "à 3000%".
Un choix qui a été jusqu'à interpeller la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) . Pour son président Alain Jakubowicz, ce camp "est une injure faite au combat antiraciste et à la République et ceux qui en ont pris l’initiative sont des imposteurs". Il va même jusqu'à comparer les organisatrices à ceux-là même qu'elles disent combattre: "Prétendre qu’il faut avoir été victime d’une discrimination pour la combattre est une aberration qui, sous couvert d’antiracisme, établit une ségrégation qui n’a rien à envier aux assemblées du Ku Klux Klan ou aux pires pavillons des expositions coloniales. Séparer les Noirs des Blancs pour lutter contre le racisme est la négation même du combat pour l’égalité".
Le maire de Reims Arnaud Robinet a rappelé à France Bleu qu'il n'a "jamais cautionné l'organisation d'un tel événement dans (sa) ville". Mais dans la mesure où celui-ci a lieu dans un lieu privé (Le centre d'hébergement de la jeunesse), il explique ne pas avoir l'autorité pour s'y opposer. Il dit en revanche avoir informé la préfecture à plusieurs reprises: "je m'attendais à une autre décision de l'Etat", précise-t-il.
La controverse dénoncée par les organisatrices aura en tout cas mis en lumière cet évènement qui ne doit accueillir que 180 participants jusqu'au dimanche 28.
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