Rennes : polémique autour du burkini, autorisé dans les piscines
L'autorisation des shorts de bain dans les piscines municipales de Rennes a aussi ouvert la porte aux burkinis. Et ce n'est pas pour plaire à tout le monde à en croire les différents élus de la commune qui se sont réunis en conseil municipal lundi 8.
Deux clans s'affrontent donc face à cet épineux dossier: à gauche les conseillers municipaux défendent cette tenue tandis qu'à droite, l'opposition pointe du doigt une forme de prosélytisme.
Depuis le mois de juin les burkinis sont autorisés "à condition que ces maillots respectent les conditions d’hygiène et de sécurité".
"L’irruption de ce maillot de bain confessionnel dans nos piscines doit nous interpeller. Et Rennes est la première grande ville française où cette question est posée dans le débat public", a expliqué Gurval Guiguen, conseiller municipal d'opposition, à Ouest-France.
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Il a lui-même voté pour l'autorisation des shorts de bain, comme l'intégralité du conseil municipal, en juin dernier. "Il n’a jamais été question de passer de l’interdiction stricte du seul short de bain à une permissivité totale incluant le burkini", s'est-il cependant justifié.
Evoquant "l'intolérance religieuse" grandissante ce conseiller municipal, qui est par exemple soutenu par Honoré Puil (PRG), a expliqué que cette tenue était plus "un marqueur d'appartenance" à un "courant de pensée" qu'un simple maillot de bain.
De l'autre côté, la majorité défend le burkini et brandissent un rapport des médiateurs mandatés par la ville durant l'été dans les piscines rennaises. "Ils notent de façon explicite un climat très serein", a expliqué la maire de la ville Nathalie Appéré. "Tous les arrêtés municipaux pris à l’encontre de ces tenus de bains au titre qu’ils représentent une menace de trouble à l’ordre public ont été systématiquement annulés", a-t-elle rappelé.
L'une des femmes portant un burkini a elle-même réagi à la polémique déclenchée depuis quelques jours. Pour elle, qui est de confession musulmane, c'est une question de pudeur. L'autorisation de cette tenue à Rennes lui a permis de pouvoir aller à la piscine avec ses enfants et même de s'inscrire à un cours de natation. "Aller à la piscine, c’est aussi faire un pas en avant vers les autres", estime-t-elle.
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